Les greffes de CSM prolongent la survie de 4 ans dans le cas de la SLA: Analyse

24-04-2023

Les données de l'essai montrent que 4 patients sont en vie - l'un d'entre eux ayant plus de 20 ans de survie

Les greffes de cellules stromales mésenchymateuses (CSM) - un type de cellules souches présentes dans la moelle osseuse - administrées dans le canal rachidien peuvent prolonger de manière significative la survie des personnes atteintes de SLA par rapport à ce que l'on pourrait attendre sur la base de leurs caractéristiques cliniques, selon une nouvelle analyse d'essais menés au début des années 2000. 

Dans deux essais cliniques de phase 1 ayant testé de telles greffes de cellules souches, la durée médiane pendant laquelle les patients ont vécu sans avoir besoin d'une assistance respiratoire permanente a été d'environ 118 mois, soit près de 10 ans - environ quatre ans de plus que la durée de survie prévue, qui était d'environ 70 mois -, selon les données regroupées de l'étude.

Au moment de l'analyse, quatre patients (environ 20% des participants) étaient encore en vie, dont un qui avait une durée de survie prévue de 91 mois (environ 7,5 ans) et qui était en vie à 303 mois sans avoir besoin d'une sonde respiratoire ou d'un tube d'alimentation. En d'autres termes, le patient était encore en vie plus de 20 ans plus tard.

"L'étude actuelle représente la première analyse à très long terme de la survie en tant qu'effet de la transplantation focale de CSM dans le système nerveux central [cerveau et moelle épinière] de patients atteints de SLA, démontrant que la transplantation de CSM pourrait potentiellement ralentir la progression de la SLA et améliorer la survie", écrivent les chercheurs. 

L'étude, intitulée "Effect of mesenchymal stromal cell transplantation on long-term survival in ALS" (Effet de la transplantation de cellules stromales mésenchymateuses sur la survie à long terme dans la SLA), a été publiée dans Cytotherapy.

Les premiers essais impliquant ces greffes de cellules souches ont été menés en 2002 et 2006.

La SLA est une maladie neurodégénérative rare qui se caractérise par la perte progressive des motoneurones, les cellules nerveuses qui contrôlent les mouvements volontaires. Il n'existe pas de traitement curatif à ce jour et peu de traitements efficaces sont disponibles pour ralentir la progression de la maladie.

Les CSM, également appelées cellules souches mésenchymateuses, sont une forme de cellules souches qui peuvent donner naissance à plusieurs cellules du tissu conjonctif, telles que les cellules adipeuses et les cellules des vaisseaux sanguins.

Ces cellules peuvent également produire une série de molécules de signalisation qui modulent les réponses immunitaires et ont des propriétés de protection et de régénération des tissus. À ce titre, leur utilisation est considérée comme une approche potentiellement prometteuse pour le traitement de la SLA.

La sécurité et la faisabilité de la transplantation de CSM dans le canal rachidien ont été établies lors d'essais cliniques sur la SLA. Mais peu d'études ont rapporté les effets à long terme de ces cellules chez les patients.

Pour répondre à cette question, et éventuellement soutenir un essai de phase 2/3, des chercheurs italiens ont examiné les résultats à long terme de patients atteints de SLA traités avec des CSM dans le cadre d'essais cliniques menés au début des années 2000. 
Plus précisément, les deux essais cliniques de phase 1 examinés ici ont été menés par l'équipe en 2002 et 2006.

Au total, 19 patients ont été traités dans le cadre de ces études, dont neuf dans le premier essai et dix dans le second.

Pour chaque patient, l'équipe a calculé la survie - définie comme le temps écoulé avant la ventilation non invasive permanente, la mise en place d'un tube respiratoire ou le décès - en utilisant le modèle du Réseau européen pour guérir la SLA (ENCALS). Cet outil prédit la survie en fonction de certaines caractéristiques cliniques, notamment l'âge au moment de l'apparition de la maladie, la fonction pulmonaire, tout retard dans le diagnostic, le taux de progression de la maladie et la présence de certaines mutations liées à la SLA.

La survie prévue pour chaque patient sur la base de ce modèle a ensuite été comparée à la durée de survie réelle de l'individu.

Les résultats ont montré que le traitement par CSM prolongeait de manière significative la vie des patients par rapport à ce qui aurait été attendu sur la base de leurs caractéristiques cliniques. Alors que le modèle ENCALS estimait une survie médiane de 70,8 mois, les patients ont en fait vécu 118,8 mois en moyenne, soit quatre ans de plus que ce qui avait été estimé.

L'étude actuelle représente la première analyse à très long terme de la survie en tant qu'effet de la transplantation focale de CSM dans le système nerveux central [cerveau et moelle épinière] de patients atteints de SLA, démontrant que la transplantation de CSM pourrait potentiellement ralentir la progression de la SLA et améliorer la survie.

Sur un total de 19 patients, 13 (68%) ont eu une durée de survie plus longue que prévu. Un patient avait été classé comme ayant une survie courte et est passé à une survie intermédiaire, et trois étaient intermédiaires et ont fini par avoir une survie longue à très longue. Les neuf autres patients ont été classés comme ayant une survie très longue, mais ont tout de même vécu plus de mois que prévu.

La prolongation de la survie était particulièrement évidente dans un groupe de patients dont la maladie évoluait lentement, 80% d'entre eux ayant vécu plus longtemps que prévu. Parmi les patients dont la maladie évoluait rapidement, seuls 55% ont eu une survie plus longue qu'estimée; les 45% restants ont vécu moins longtemps que prévu.

Au moment de l'analyse, quatre patients étaient encore en vie, dont un qui a commencé à bénéficier d'une ventilation non invasive 35 mois (près de trois ans) après le traitement et un qui vit toujours sans avoir besoin d'une assistance respiratoire. Les deux autres patients ont dû subir une trachéotomie - une procédure au cours de laquelle un tube est installé à travers un trou dans le cou pour faciliter la respiration.

Ensemble, ces résultats montrent que les greffes de cellules souches avec des CSM peuvent ralentir la progression de la maladie et améliorer la survie des patients atteints de SLA, fournissant "de nouvelles perspectives pour la planification de la prochaine génération d'essais cliniques sur l'efficacité des CSM dans la SLA", écrivent les chercheurs.

L'équipe note que le rôle de la transplantation de cellules souches dans la SLA doit encore être mieux compris. Mais les chercheurs ont émis l'hypothèse que "les effets cliniques observés pourraient être principalement basés sur la modification de l'environnement des neurones non moteurs, par exemple par la libération de facteurs trophiques et la modulation de la neuroinflammation".

Traduction : Gerda Eynatten-Bové
                                                                                                                           
Source: Als News Today
 

 

Share