Les maladies cardiométaboliques peuvent influencer à la fois le risque et la progression des maladies du motoneurone
20-01-2025
Une nouvelle étude de l'Institut de Médecine Environnementale (IMM), publiée dans The Lancet Regional Health – Europe, montre que certaines maladies cardiométaboliques peuvent affecter le risque et le pronostic des maladies du motoneurone. Les résultats mettent en évidence un lien complexe entre les maladies cardiaques et les troubles neurologiques comme la SLA, qui pourrait contribuer à améliorer la prévention et les soins pour les patients atteints de ces maladies graves.
Les maladies du motoneurone (MND), comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA), sont des affections rares et invalidantes affectant le système nerveux et entraînant une faiblesse musculaire. Malgré des recherches approfondies, les causes de ces maladies restent largement inconnues.
La présente étude a analysé des données de 1.463 personnes atteintes de SLA en Suède, recueillies entre 2015 et 2023 et comparées à près de 3.700 personnes non atteintes par la maladie, ainsi qu'à plus de 3.200 personnes apparentées.
Les résultats ont montré qu'un diagnostic antérieur de diabète de type 2 ou de taux de cholestérol élevé (hypercholestérolémie) était associé à un risque plus faible de développer ultérieurement une SLA. Ces associations ont été observées durant 5 ans ou plus avant un diagnostic de SLA. Cependant, durant l'année précédant le diagnostic de SLA l'hypercholestérolémie et le diabète de type 2 étaient plus fréquents chez les patients atteints de SLA.
"Cela peut indiquer la relation complexe enter les maladies métaboliques et la MND. Une hypercholestérolémie prolongée et un diabète de type 2 peuvent avoir un effet protecteur contre la SLA. D'autre part, les pathologies liées à la SLA pourraient avec un impact métabolique et contribuer au développement de l'hypercholestérolémie ou du diabète de type 2 " explique Charilaos Chourpiliadis, étudiant doctorant à the Institute of Environmental Medicine, Karolinska Institutet (à l’Institut de Médecine Environnementale du Karolinska Institutet).
La recherche a également révélé que les personnes atteintes de SLA ayant des antécédents de maladies cardiovasculaires, notamment d’insuffisance cardiaque, d’hypertension ou d’arythmies cardiaques, avaient un pronostic plus défavorable après le diagnostic. Ces patients ont connu un déclin fonctionnel plus rapide et un risque de mortalité plus élevé.
À l’aide de méthodes statistiques avancées, les chercheurs ont identifié deux groupes distincts de patients atteints de SLA. Un groupe était caractérisé par un âge avancé, un état fonctionnel plus faible au moment du diagnostic et une prévalence plus élevée de maladies cardiovasculaires, qui étaient liées à une progression plus rapide de la maladie et à des taux de mortalité plus élevés.
« Nos résultats soulignent l’importance de prendre en compte les comorbidités dans le traitement et la gestion des personnes atteintes de maladies du motoneurone. L’identification de ces associations peut contribuer à des traitements personnalisés et offrir aux patients une meilleure qualité de vie », explique Charilaos Chourpiliadis.
L’étude suggère que les comorbidités cardiométaboliques pourraient jouer un rôle important tant dans le risque que dans la progression des maladies du motoneurone. Elle fournit aux chercheurs et aux cliniciens des indices importants pour développer, à l'avenir, des stratégies de traitement plus personnalisées.
La recherche a été financée par le Conseil Européen de la Recherche, les Centres américains pour le Contrôle et la Prévention des Maladies et le Conseil Suédois de la Recherche.
Traduction : Viviane
Source: Karolinska Institute