Neurotoxine de proliférations d’algues bleu-vert peut augmenter le risque de SLA
02-06-2020
L’exposition à une molécule neurotoxique produite par des algues bleu-vert semble augmenter les risques d’une personne de développer la sclérose latérale amyotrophique (SLA), spécialement pour les personnes de moins de 65 ans, selon une étude d’Italie basée sur la population.
La recherche a examiné des individus qui vivaient près de systèmes d’eau fraîche — une rivière, un lac, même un petit étang — comme indicateur indirect pour exposition aux cyanotoxines. Tout en suggérant une association de toxines produites par ces algues et le risque de SLA, des études plus approfondies sont nécessaires, vu que le lien n’a pas atteint une signification statistique.
L’étude, ‘’Living near waterbodies as a proxy of cyanobacteria exposure and risk of amyotrophic sclerosis : a population based case-control study’’ = ‘’Vivre près de plans d’eau comme indicateur indirect pour exposition aux cyanobactéries et risque de sclérose latérale amyotrophique’’, une étude cas-témoins basée sur la population’, a été publiée dans Environmental Research.
Un grand nombre de facteurs environnementaux sont censés accroître le risque de SLA, incluant l’usage d’herbicides, exposition à la pollution environnementale et aux métaux lourds, et travailler avec de la silice.
Des études soutiennent également un lien entre l’exposition aux cyanotoxines — molécules neurotoxiques produites par des cyanobactéries — et une incidence SLA plus élevée que d’habitude dans un nombre de populations.
Pour investiguer plus profondément, les chercheurs ont conduit une étude basée sur la population, ciblant trois provinces dans le nord de l’Italie — Parma, Reggio Emilia et Modena — et la province de Catania dans le sud de l’Italie.
Leur étude incluait 703 patients SLA et 2.737 autres servant de contrôles, assortis aux patients par sexe, âge, et province de résidence. Tous ont été examinés pour leur lieu de résidence pour déterminer s’ils vivaient près (à moins de 100 mètres, environ 328 feet) de plans d’eau, où l’on trouve souvent des cyanobactéries lorsque l’eau est chaude, stagnante, et riche en nutriments (souvent dû à ruissellement d’engrais ou débordements de puits septique).
Les chercheurs n’ont pas pris d’échantillons de l’eau pour évaluer la contamination. Ils assumaient plutôt que ceux vivant plus près de plans d’eau avaient été exposés à des cyanotoxines, étant donné que celles-ci se retrouvent souvent dans les plantes comestibles et les petits animaux.
Au total, 12 patients (1.71%) et 33 contrôles (1.21%) ont été trouvés à avoir été exposés à des cyanotoxines, avec ceux sans SLA étant légèrement plus âgés que les patients exposés.
Une analyse statistique a démontré que vivre près de plans d’eau au moment de l’analyse était associé avec grosso modo 40% de plus de risques d’avoir la SLA, avec ces risques étant plus élevés chez les hommes, dans ceux âgés de moins de 65 ans, et dans les personnes vivant dans la province de Modena.
Vivre dans Reggio Emilia semblait avoir un pouvoir protecteur pour la SLA, avec des individus étant 24% moins probables de développer la condition.
Les associations ont été répliquées dans trois modèles statistiques qui ajustaient les résultats pour sexe et province (modèle 1), âge, sexe, et province (modèle 2), et pour âge, sexe, province et utilisation totale des terres agricoles (modèle 3). Aucune des associations n’a atteint une signification statistique dans aucun des trois modèles.
Les chercheurs ont également trouvé des résultats similaires pour l’exposition historique : Les personnes qui vivaient à proximité de plans d’eau dans les 30 années antérieures avaient 30% plus de risques d’avoir la SLA, et ici l’association était plus soutenue chez les femmes. A nouveau, aucune association n’atteignait une signification statistique dans aucun des trois modèles.
Ces résultats suggèrent que vivre près de plans d’eau peut augmenter le risque de la SLA, probablement dû à une exposition accrue aux cyanotoxines. Ceci est conforme aux études antérieures montrant que des sujets vivant près de lacs avec des proliférations d’algues, avaient un risque de SLA plus élevé.
‘’Globalement, utilisant un index d’exposition environnementale aux cyanotoxines, basé sur la proximité de résidence près de plans d’eau dans deux régions du nord et du sud de l’Italie, nous avons trouvé une certaine évidence d’une association avec un excès de risque de SLA,’’ écrivaient les chercheurs.
‘’Toutefois, l’interprétation de nos résultats est limitée par la précision statistique limitée des estimations du risque et certaines préoccupations concernant l’évaluation de l’exposition, mettant ainsi en exergue le besoin d’études plus approfondies sur cette question,’’ était leur conclusion.
Traduction : Gerda Eynatten-Bové
Source : ALS News Today