Une étude SLA décèle un niveau anormalement élevé de protéines qui 'repoussent' les axones dans le cortex moteur des patients
11-03-2016
La neurodégénérescence moteur dans la sclérose latérale amyotrophique (SLA) peut se déclarer au niveau des axones dans des jonctions neuromusculaires et se diriger ultérieurement vers le corps cellulaire dans la moelle épinière, un phénomène appelé hypothèse 'de dépérissement'. C’est la raison pour laquelle les protéines impliquées dans la régénérescence axonale peuvent constituer une cible thérapeutique potentielle pour la SLA.
Une équipe de recherche allemande a décelé chez les patients souffrant de la SLA des niveaux supérieurs de sémaphorine 3A (Sema3A), une protéine de guidage d’axones. Leur étude est intitulée 'La protéine de guidage d’axones sémaphorine 3A atteint des niveaux élevés dans le cortex moteur de patients souffrant de la sclérose latérale amyotrophique' et a été publiée dans le Journal of Neuropathology & Experimental Neurology.
Les sémaphorines sont importantes pour la régénérescence axonale et l’entretien des circuits de neurones moteur. Sema3A peut cependant repousser les axones et empêcher la régénérescence axonale. Les niveaux de Sema3A ont d’ailleurs déjà été décrits dans un modèle de souris de la SLA.
Sur la base de cette constatation, les auteurs ont examiné la présence de cette protéine spécifique dans le tissu du système nerveux central chez huit patients SLA et l’ont comparée à six cas de contrôle sans historique d’affection neurologique. En utilisant des réactions en chaîne de polymérase en temps réel et une hybridisation in situ, les intéressés ont pu détecter Sema3A au niveau mRNA dans les neurones moteur. En outre, l’analyse de l’immunohistochimie dans le tissu du cortex moteur et le tissu de la moelle épinière a détecté le Sema3A au niveau des protéines, principalement dans le cytoplasme et les axones de neurones moteur de patients SLA.
Les chercheurs estiment qu’un degré élevé de Sema3A, décelée via les trois méthodes différentes, pourrait contribuer à la dégénérescence axonale et empêcher la régénérescence chez les patients SLA. Des modèles animaux avec des lésions au système nerveux périphérique (SNP) et au système nerveux central (SNC) ont d’ailleurs démontré que l’inhibition de Sema3A a un effet favorable. "Des études antérieures avec des modèles de lésions au SNP et au SNC indiquent que nos constatations relatives à l’expression Sema3A élevée chez les patients SLA pourraient avoir un potentiel thérapeutique. Le traitement de rats souffrant de lésions à la moelle épinière au moyen de l’inhibiteur Sema3A sélectif a résulté en une régénérescence élevée et/ou un maintien des axones endommagés", précisent les auteurs dans leur étude.
L’inhibition de Sema3A présente un potentiel thérapeutique pour la SLA. "Cette étude est la première décrivant une expression Sema3A élevée dans le cortex moteur SLA. Nos résultats suggèrent que l’inhibition sélective de Sema3A ou leurs voies en aval peuvent signifier une nouvelle approche thérapeutique prometteuse pour le traitement des patients souffrant de la SLA", ont conclu les auteurs.
Traduction : Brigitte Vanden Cruyce
Source : ALS News Today