Résultats d’étude Neuralstem Phase I
13-07-2012
Les cellules souches passent la première étude dans la ALS. « L’injection intraspinale lombaire des cellules souches neuronales chez des patients atteints de ALS - résultats d’étude Phase I chez 12 patients »
La sclérose latérale amyotrophique (ALS) provoque une faiblesse musculaire et une atrophie dans tout l'organisme et est causée par la dégénérescence des neurones moteurs. La thérapie avec des cellules souches a été proposée comme un traitement possible de la ALS par un remplacement des cellules ou un support supplémentaire aux neurones touchés (Lunn et al). Les cellules de souches humaines dérivées de la moelle épinière (HSSCs) provenant d'un fœtus de 8 semaines de gestation (Guo et al) ont montré un avantage thérapeutique dans les modèles de rat de la ALS et de la moelle épinière ischémique (SCI) (al Cizkovaet et Xu et al) et suggère donc qu'elles soient également applicables à la thérapie de cellules souches chez les humains. Maintenant, comme publiés en Stem Cells, les résultats d'une phase I réussie avec des injections intraspinales de cellules souches provenant des cellules neuronales de fœtus (CNS) chez les patients atteints de ALS sont rapportés (Glass et al.).
Des études de Phase I sont généralement focalisées sur la sécurité et la toxicité de tout traitement donné, et dans ce cas, sur les questions de sécurité entourant cette nouvelle technique chirurgicale d'implantation de HSSCs chez des patients ALS. Les cellules souches neuronales utilisées (INS-566RSC) ont été décrites précédemment (Guo et al, et al. Johe et Yan et al) et ont été élargies et entreposées dans des conditions de GMPc (les bonnes pratiques de fabrication) et ensuite fournies en salle de chirurgie, le matin de la chirurgie. Des 368 demandeurs initiaux, 15 patients ont été jugés convenables et après une visite de screening, 12 ont été inclus. Parmi les 12 patients, tous étaient des hommes âgés de 37 à 66 ans avec une durée de maladie d'entre 1,5 à 13 ans et 2 étaient ventilés chroniquement. Toutes les opérations ont varié dans le temps de 3 à 4,5 heures, sans problèmes mentionnés et sans difficultés respiratoires immédiates postopératoires, et tous les patients sont retournés à la maison après 4 ou 5 jours. Les auteurs suggèrent que les quelques effets indésirables ou de toxicité observés après l’intervention chirurgicale ne pouvaient pas, avec certitude, être attribués aux HSSCs. Ces effets incluaient, la douleur radiculaire/ ou sensorielle, légère et transitoire, peut-être liée à la procédure d'injection, la douleur sévère au niveau de l’aine bilatérale dans un patient suivant la chirurgie qui a dissipée avant la sortie de l'hôpital, une fistule durale (connexion anormale entre les artères et les canaux veineux) et une fuite de liquide rachidien chez un patient exigeant une ré-opération, certainement liée à la chirurgie et enfin des plaies de déhiscence (rupture des sutures chirurgicales) nécessitant une ré-fermeture chez un patient. L’IRM, au cours de la période d'un an post-opératoire, montrait l'accumulation de liquide au niveau de l'injection intrarachidienne chez tous les patients, ce qui a résolu spontanément.
Il y a toutefois eu certaines effets indésirables graves et deux décès. Les effets graves sont une occurrence d'une encéphalopathie récurrente mais transitoire, attribuée à l'utilisation de médicaments immunosuppresseurs, deux occurrences de bronchite et de pneumonie attribuées à la progression de la ALS et 2 cas d'embolie pulmonaire, attribués à l'immobilité et la ALS. La mort d'un patient a été probablement à cause d’arythmie cardiaque après 8 mois, bien que son ALS progressait, tandis que l'autre décès a été attribué à une insuffisance respiratoire due à la progression de son ALS 13 mois suivant la chirurgie. Des effets indésirables non graves étaient liés à l'utilisation de médicaments immunosuppresseurs. Traitements avec basiliximab et la prednisone sont tolérés, mais seulement sept patients pouvaient tolérer de doses complets de tacrolimus et de mycophénolate mofétil. Ces médicaments ont tendance à mener à la toxicité gastro-intestinale (GI), et les doses ont été réduites ou arrêtées qu'après les tentatives de contrôler les symptômes de GI avec agents antigas et anti-diarrhéiques.
La présence d'anticorps HLA en guise de rejet cellulaire a été examinée (HSSCs n'expriment pas d’antigènes HLA ; cependant, les génotypes HLA sont connus) à intervalle mensuel. Chez 10 patients, aucun anticorps HLA a été trouvé, alors que 2 patients qui avaient de faibles classes d’anticorps HLA I à l’entrée d’étude ont également montré la génération de nouveaux anticorps HLA. D’autres tests d'infection vue l’état immunodéprimé n’ont trouvé aucune occurrence d'infection active, même si la précédente infection CMV chez 7 patients ont conduit à l'utilisation de valganciclovir oral pendant 3 mois après la chirurgie.
L’état de la maladie, tel que mesuré avec des examens cliniques standards (CVF (capacité vitale forcée), ALSFRS-R (échelle d'évaluation fonctionnelle de la sclérose latérale amyotrophique) et HHD (dynamometrie à la main)) n’ont trouvé aucune accélération évidente ou compatible de la progression de la maladie et en effet, chez un patient, les mesures de HHD et ALSFRS-R avaient amélioré après l'opération.
Dans l'ensemble, l’étude a été considérée comme réussie, comme l'intervention chirurgicale elle-même emportait peu de problèmes et il n'y avait aucune toxicité directement associée à la présence de CNS dans la moelle épinière. Bien que l'objectif principal de cet essai était d'étudier l'innocuité de la procédure, les auteurs signalent de changements consistants positifs chez un patient, bien que les améliorations notées doivent être interprétées avec prudence. Cependant, les problèmes potentiels peuvent exister avec le schéma actuel des immunosuppresseurs chez certains patients ayant des problèmes avec la dose complète, quoiqu’ aucune des infections opportunistes principales liées à l'immunosuppression a été observée.
Traduction : Ligue SLA : Anne
Source : Stem Cells Portal