Rapport du congrès scientifique ENCALS

27-05-2014

Avec le soutien d’ALS Liga België vzw

Rapport ENCALS 2014 de l'ALS Liga - Cliquez ici

Le congrès ENCALS a eu lieu du 22 au 24 mai à Louvain. ENCALS est le réseau européen pour ‘A cure for ALS’. Ce réseau des Centres SLA européens organise chaque année une conférence scientifique.

Ces centres augmentent constamment leur collaboration pour améliorer leur recherche SLA et trouver un traitement le plus rapidement possible. Lors de ce congrès, les scientifiques ont partagé leurs résultats avec le monde entier. Le Prof. Leonard van den Berg, coordonnateur du Centre SLA des Pays-Bas et président d’ENCALS, a ouvert le Congrès.

Une constatation importante était que ces dernières années on a découvert plus sur la SLA que pendant tout le siècle précédent !

Mutations génétiques et SLA
Beaucoup d'attention a été accordée aux conséquences des mutations dans les gènes SLA sur les processus au sein des cellules des nerfs moteurs. Les mutations du gène découvertes à ce jour conduisent toutes à des accumulations de protéines dans la cellule. Les mutations génétiques de SOD1, C9orf72, FUS TDP43 et leur impact sur les cellules des motoneurones ont été fréquemment abordés. Les effets de ces mutations sont étudiées sur des cellules de levures, des modèles de souris, des poissons zèbre et des mouches à fruits. Les protéines TDP43 et FUS ont des rôles importants, par exemple dans la liaison de l'ARN. On constate, chez les patients SLA présentant une mutation dans un de ces gènes, des accumulations de protéines dans le cytoplasme des cellules des motoneurones. On ne sait pas encore ce qui mène finalement à la mort cellulaire de cellules des motoneurones. Les hypothèses émises supposent que l'accumulation de protéines ou l'accumulation de l'ARN non liant sont toxiques. Mais la mutation du gène peut aussi l’empêcher d’exercer correctement sa fonction originelle et cela pourrait aussi être une des causes de la mort cellulaire. Plusieurs laboratoires cherchent toujours à analyser et essaient d'intervenir sur ces processus destructeurs.

Une mutation du gène C9orf72 explique environ 30 % de la SLA familiale. La fonction de ce gène n'a pas encore été identifiée. Le gène muté présente ce qu'on appelle une ‘repeat expansion’ (répétition inutile d'une partie du gène). Cela crée une protéine avec un long morceau redondant auquel des protéines de liaison RNA tels que le TDP-43 se lient, provoquant des accumulations dans le cytoplasme.

Le Dr. Don Cleveland des États-Unis a évoqué la recherche sur les éventuelles thérapies géniques pour les patients avec la mutation C9orf72. On essaye de désamorcer l'expansion répétitive avec des techniques d’extinction de gène. Cette recherche donne de bons résultats en laboratoire, sur des modèles animaliers et sur des cellules de motoneurones cultivées (iPSc). Les recherches se poursuivront afin de tester cette thérapie génique chez l'homme, recherches sur la sécurité et sur l'efficacité contre la SLA. Cependant, il y a encore beaucoup d’obstacles à vaincre. Les nombreux essais infructueux montrent que si n'est pas facile de ralentir ou d'arrêter la SLA.

Influence de la SLA sur le cerveau
On a aussi évoqué les conséquences de la SLA sur le cerveau. Les analyses RMI montrent que le cortex cérébral moteur des patients SLA s'amincit. Cela concerne non seulement les motoneurones du cerveau, mais aussi des parties du cerveau qui n’ont rien à voir avec la motricité. La signification de cela n'est pas encore tout à fait claire. Il devient de plus en plus évident qu'une minorité des patients SLA ont des plaintes cognitives. Mais aussi chez les patients sans plaintes cognitives les dégâts dans le cerveau sont plus étendus qu'uniquement aux motoneurones. Dans ce domaine, les chercheurs espèrent identifier les conséquences de la SLA sur le cerveau. Ils étudient, par exemple, si des images d'IRM des patients pourraient être utilisées pour donner une prévision concernant la maladie. Une des perspectives dans ce domaine de recherche, dans un futur lointain, serait qu'une que l'imagerie IRM pourrait déjà montrer si une thérapie fonctionne, même avant de voir à quelle vitesse ou lenteur la santé d’un patient SLA se détériore. Cependant, il y a encore beaucoup de recherches à faire sur les effets cérébraux de la SLA avant que nous ne sachions exactement ce qui se passe dans le cerveau et si cela a une valeur pour un pronostique.

Influence des facteurs environnementaux sur les risques de SLA
Enfin, on parla également de la recherche épidémiologique. Ce type de recherche vérifie si la SLA est plus fréquente dans certaines régions ou si le régime alimentaire ou d’autres facteurs environnementaux influencent le risque de SLA. Plusieurs études ont montré que le tabagisme est un facteur de risque pour la SLA, tandis que la consommation modérée d'alcool réduit un peu les probabilités de SLA. Aucun lien clair avec l’alimentation n’a été identifié.

Les orateurs principaux du congrès:

  • Dr. Don W. Cleveland, Professor of Medicine, Neurosciences, and Cellular and Molecular Medicine, Ludwig Institute for Cancer Research, La Jolla, California – USA
  • Dr. Jonathan Glass (Invited speaker Thierry Latran Foundation), Professor, Neurology and Pathology, Emory University School of Medicine, Atlanta – USA
  • Dr. Michael Sendtner, Professor, Chairman Institute of Clinical Neurobiology, University of Würzburg, Institute for Clinical Neurobiology, University of Wuerzburg – Germany
  • Dr. Aaron D. Gitler, Associate Professor of Genetics, Development of Genetics, Stanford University School of Medicine, Stanford – USA

Le Congrès a été clôturé avec l'intention des partisipants, d’encore coopérer plus étroitement cette année. Le Centre SLA des Pays-Bas contribue à différents projets internationaux (Euro-MOTOR, SOPHIA et STRENGHT). En collaborant mieux, les centres peuvent améliorer leur recherche d’un traitement pour la SLA. Le Congrès suivant aura lieu en mai 2015 à Verbania, en Italie.

Plus d’informations sur ENCALS et les congrès futurs: www.encals.eu

Les participants au congrès ENCALS 2014 à Leuven

Traduction : Fabien

Source : ALS Centrum Nederland

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