Un outil détecte les signes précoces de la maladie du motoneurone

13-05-2024

Une technique permettant d'identifier les signes de la maladie du motoneurone (MND) chez l'homme plus tôt que les tests actuels a été découverte, révèle la recherche.

Cette méthode permet de détecter la maladie dans les tissus cérébraux avant l'apparition des symptômes, ce qui pourrait permettre une intervention et un traitement plus rapides, selon les scientifiques.

L'outil, qui utilise de petites molécules biologiques, appelées aptamères, pourrait déclencher un changement radical dans la recherche sur la MND en complétant ou en remplaçant les approches conventionnelles.

Un potentiel énorme

Un aptamère, mis au point pour se lier aux amas de protéines qui s'accumulent dans le cerveau des personnes atteintes de MND, a permis d'identifier les protéines endommagées dans des échantillons de tissus cérébraux avant que les cellules ne fonctionnent mal - stade auquel les symptômes de la MND apparaissent et où les tests actuels permettent d'identifier la maladie.

La détection précoce de ces protéines accumulées chez les personnes atteintes de MND reste un défi majeur pour la réussite des traitements.  À mesure que de nouveaux médicaments sont disponibles, il est essentiel de pouvoir mesurer l'efficacité des médicaments dans les essais cliniques. Selon l'équipe, cet outil pourrait contribuer à résoudre ce problème.

C'est la première fois que cette approche est utilisée sur des tissus humains et nous sommes enthousiasmés par sa capacité à détecter une forme pathologique de la protéine qui a été jusqu'à présent difficile à caractériser. Contrairement aux anticorps utilisés dans les tests actuels de la MND, les aptamères sont synthétisés en laboratoire, ce qui offre une alternative plus rentable et plus fiable.

Dr Mathew Horrocks, École de chimie, Université d'Édimbourg

Maladie du motoneurone

La maladie du motoneurone est une affection neurologique mortelle à évolution rapide qui touche actuellement environ 5 000 personnes au Royaume-Uni. Elle peut toucher des adultes de tout âge, mais la plupart des personnes sont diagnostiquées après 50 ans.

La maladie est causée par l'accumulation de certaines protéines dans le cerveau qui s'agglutinent, provoquant l'arrêt progressif du fonctionnement des cellules. Au fur et à mesure que la maladie progresse, elle entrave les mouvements, la pensée et la respiration, ce qui s'aggrave avec le temps.

Cet outil "cible" la protéine pathologique et nous permet de voir où les amas toxiques s'accumulent dans l'organisme. Il peut le faire pour des quantités beaucoup plus faibles de protéines pathologiques et avec une plus grande précision que jamais auparavant. Cela pourrait changer la donne pour la recherche, le diagnostic et le traitement de la MND.

Dr Jenna Gregory, Université d'Aberdeen

Une approche collaborative

L'étude, publiée dans la revue Acta Neuropathologica, a été réalisée par une équipe de chercheurs des universités d'Édimbourg et d'Aberdeen.

L'aptamère ciblant la protéine associée à la MND a été développé par des scientifiques de l'université d'Édimbourg, de l'Instituto Italiano di Tecnologia, du King's College de Londres et du Centre for Genomic Regulation en Espagne. La recherche a été financée par Target ALS.

Edinburgh Innovations, le service de commercialisation de l'université d'Édimbourg, accordera une licence pour l'aptamère breveté.

Il s'écoule souvent un an entre l'apparition des premiers symptômes et le diagnostic de la MND. Cette recherche innovante sur les changements cellulaires précoces survenant dans la MND offre un potentiel intéressant pour le développement de nouveaux tests permettant de réduire le délai de diagnostic. Comme le traitement ne commence pas avant que la maladie ne soit diagnostiquée, on peut espérer qu'une intervention plus précoce se traduira par une plus grande efficacité des traitements.

Dr Brian Dickie, directeur de la recherche, Motor Neurone Disease Association

Traduction: Gerda Eynatten-Bové

Source: Université d'Edingburgh 

 

 

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