Une étude de cellules souches de l’Université du Michigan sur la SLA semble prometteuse

06-08-2010

Les chercheurs de l’université du Michigan obtiennent des résultats concluants des premières étapes des expériences menées pour déterminer si les cellules souches pouvaient aider les patients souffrant de Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA).

Cinq patients SLA qui ont eu une injection de cellules souches dans leur colonne vertébrale n’ont montré aucun signe de rejet.

C’est un projet qui est suivi de près à travers tout le pays par de nombreuses personnes comme Clarence Alexander de Macomb (Illinois).

Il a 65 ans aujourd’hui et a passé des années comme employé dans des entreprises d’emballage de viande, un travail harassant. Mais maintenant, son corps qui lui a permis de pourvoir à sa nourriture le trahit. Il y a deux ans et demi, alors qu’il se remettait d’une opération du dos, Alexandre s’est mis à tomber de plus en plus souvent.

Les docteurs lui ont diagnostique une SLA, qui affecte le contrôle cérébral et musculaire. Et malgré tout, il est heureux.

« Ma maladie n’est pas aussi agressive que chez certains, » explique Alexander. « Parfois, la maladie tue immédiatement. »

Alexander, comme de nombreux patients SLA, attend beaucoup de l’étude sur les cellules souches en cours à l’université du Michigan. Les chercheurs n’en sont qu’aux débuts d’une étude qui devra, à terme, déterminer si les cellules souches fœtales peuvent avoir un effet pour les patients SLA. Jusqu’à présent, les résultats ont été à la hauteur des espérances de scientifiques.

Depuis janvier, une équipe conjointe de chercheurs de l’université du Michigan et de l’université Emory à Atlanta a injecté des cellules souches dans la colonne vertébrale de cinq patients SLA. Le but initial étant de vérifier que l’introduction de ces cellules ne cause aucun problème au patient.

“Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de problèmes sensoriels" a déclaré Dr. Eva Feldman, directrice de l’Institut de recherche médicale A. Alfred Taubman sur le campus de l’université du Michigan, où le projet a été créé. "Il n’y a pas eu d’effets secondaires fâcheux."

Les trois premiers patients ont eu cinq injections d’un côté de la région lombaire de la colonne vertébrale, chaque dose comportant 50 000 cellules souches. Les deux suivants, aussi bien qu’un troisième patient qui sera injecté ce mois-ci, ont reçu cinq injections des deux côtés de la colonne vertébrale.

L’injection chirurgicale des cellules souches et le suivi clinique est mené à Emory par le docteur Nicholas Boulis, qui avant de déménager à Atlanta a travaillé avec l’équipe de Michigan. La recherche sur les cellules souches se déroule à Ann Arbor (Michigan).

Il y a quelques années encore, ce type de travail aurait été impossible à Michigan. Mais depuis deux ans, les électeurs ont approuvé un référendum permettant la recherche sur cellules souches. D’ici un an et demi, dix-huit personnes auront été injectées afin de s’assurer que les corps hôtes acceptent en toute sécurité les cellules souches.

Actuellement, 30 000 résidents U.S. ont la SLA, maladie qui peut affecter tout le monde sans exception. La plupart des patients a entre 40 et 75 ans.

La maladie attaque les motoneurones qui véhiculent toutes les commandes du cerveau vers les muscles. Alors que le cerveau reste tout à fait d’attaque, les muscles se dégradent à un point tel que le corps ne peut plus se déplacer ou respirer de façon autonome.

Alexander en fait l’amère expérience personnellement.

“Je ne peux plus marcher”, “Je sais sortir de mon fauteuil et me tenir debout pour un moment – environ une minute. Mais je ne peux pas aller aux toilettes tout seul. J’ai besoin d’aide pour tout ce que je fais maintenant. »

Si la première phase de l’essai clinique réussit, il sera fait appel à un second groupe témoin afin de déterminer quels effets auront les cellules souches sur la progression de la maladie chez les patients SLA.

Sue Burstein-Kahn, directeur exécutif d’ALS Michigan, une association à but non lucrative qui soutient la recherche sur la maladie, déclare: "Nous sommes très enthousiastes quant au travail d’Eva Feldman et au potentiel des cellules souches."

Des résultats positifs permettraient des essais sur un plus grand groupe témoin et, dans le meilleur des mondes, un traitement largement répandu qui pourrait retarder ou arrêter la propagation de la maladie.

C’est un processus qui prendra des années à s’établir, même dans les meilleures conditions. Les sujets testés savent que les bénéfices obtenus par cette recherche pourraient arriver trop tard pour eux. C’est l’une des raisons pour lesquelles Eva Feldman les porte en si grande estime.

« Nous avons le privilège de travailler avec des gens dans la communauté (SLA),” dit-elle. « C’est un groupe extraordinaire. Ils sont atteints d’une maladie invalidante et très pénible, mais ils se sont unanimement portés volontaires et s’investissent dans la recherche. Il se peut que cela ne les aide pas, mais ils savent que d’autres pourront être aidés plus tard grâce à eux. Et c’est justement ce qui nous inspire. »

 

Traduction: Estelle

Source: ALS Independence

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