La vitamine E associée à un risque moindre de déclarer la SLA

19-04-2011

16 Mars 2011
NEW YORK (Reuters Health)

D’après une étude récente, il semble que les personnes qui prennent régulièrement et à long terme des suppléments de vitamine E présenteraient moins de risques de développer la Sclérose Latérale Amyotrophique, cette maladie neurologique fatale.

La SLA est une maladie fatale au cours de laquelle les motoneurones qui contrôlent les mouvements dégénèrent progressivement, menant à la paralysie et à la mort suite à une insuffisance respiratoire. Elle est diagnostiquée chez près de 5,000 Américains chaque année.

Si dans près de 10% des cas de SLA il s’agit d’une SLA héréditaire, dans la plupart des cas cette maladie est d’origine inconnue.

Les résultats de certaines recherches permettent d’avancer que les personnes qui ingèrent plus de vitamine E encourent moins de risques de développer la SLA. Ces découvertes ne démontrent toutefois pas que la  vitamine E en serait la cause, mais il se fait que les chercheurs en laboratoire ont remarqué que la vitamine – qui agit comme un antioxydant protecteur de cellules – peut retarder la déclaration des symptômes chez les modèles murins de la SLA.

Étant donné que la SLA est une maladie si rare, les chercheurs ont du recruter de grandes cohortes de gens afin de distinguer quels facteurs de mode de vie pouvaient être mis en cause pour la maladie.

Ainsi pour cette nouvelle étude, les chercheurs d’Harvard ont combiné les résultats de cinq études U.S. à grande échelle incluant plus d’un million d’adultes en tout.

Et, ils ont constaté un lien de cause à effet entre le temps de prise de vitamines E et la ALS.

En effet, ceux qui au début de l’étude, consommaient des suppléments de vitamine E régulièrement  depuis au moins cinq ans encouraient près d’1/3 de risques en moins de développer la SLA que ceux qui n’en prenaient pas.

Cependant, il serait trop tôt pour émettre une recommandation quelconque concernant la vitamine E, déclarent Dr. Eilis J. O'Reilly et collègues d’Harvard dans l’American Journal of Epidemiology.

D’abord, rien ne prouve que la vitamine E, elle-même, procure ces bienfaits. Les chercheurs ont tenté de prendre en compte d’autres facteurs de mode de vie — comme le poids, la cigarette, les régimes alimentaires et la condition physique. Mais un usage prolongé de suppléments en vitamine E (allant des multivitamines aux simples suppléments) était toujours lié à une moindre probabilité de développer la SLA.

Et il pourrait bien y avoir d’autres explications plausibles à ces découvertes. Car, prudence oblige, d’autres découvertes prometteuse sur la vitamine E ont échoué par le passé.

Alors que les chercheurs pensaient, à l’appui d’études indiquant de plus faibles occurrences parmi les consommateurs de vitamines E, que des suppléments en vitamine E pourraient prévenir les maladies cardiaques. Or les études cliniques – réalisées en double aveugle vitamine E contre placebo – n’ont laissé paraître aucun de ces résultats.

Ajoutons aussi que les découvertes récentes sont basées sur relativement peu de PALS. C’est-à-dire que sur le million ou plus de participants à l’étude, seuls 805 ont finalement reçu le diagnostic SLA. Et, parmi ceux qui utilisaient de la vitamine E depuis au moins 5 ans au début de l’étude, 18 ont déclaré la SLA; et il y a eu 19 cas parmi ceux qui en prenaient depuis moins longtemps.

Des études complémentaires sont nécessaires afin de pouvoir déterminer si la vitamine E a un impact réel sur les risques de SLA, selon l’équipe d’O'Reilly's.

En règle générale, les experts recommandent une prise de  15 milligrammes soit 22 Unités Internationales (UI) de vitamines E par adulte par jour.

Voici quelques aliments riches en vitamine E : les germes de blé, les noix comme les amandes et les noisettes, les huiles végétales comme l’huile de tournesol et l’huile de carthame ainsi que certains légumes verts comme les épinards et le brocoli.

Enfin, il est assez improbable de retrouver un trop grand apport de vitamine E dans l’alimentation. Mais prendre de fortes doses de suppléments en vitamine E comporte des risques de saignement.  Selon les experts, les adultes ne devraient pas consommer plus de 2,500 UI de vitamine E de synthèse par jour.

Habituellement, les multivitamines contiennent 30 UI de vitamine E, alors que la composition moyenne d’un supplément vitaminique simple est de 400 UI.

Traduction: Estelle

Source: ALS Independence 

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