Changements dans la structure cérébrale, le flux sanguin lié à différents déficits cognitifs chez les personnes atteintes de SLA

09-07-2018

Hersenen structuur

Une étude indique que les déficits cognitifs liés à la sclérose latérale amyotrophique (SLA) sont associés à un ensemble particulier d’anomalies et d’altérations du flux sanguin dans certaines parties du cerveau.

L’étude, intitulée « Brain Structural and Perfusion Signature of Amyotrophic Lateral Sclerosis With Varying Levels of Cognitive Deficit», a été publiée récemment dans le journal Frontiers in Neurology.Elle porte sur les caractéristiques de la structure et de l’irrigation du cerveau des personnes atteintes de SLA et traite des différents niveaux de déficit cognitif. 

La SLA est principalement identifiable aux symptômes moteurs mais de nombreux patients peuvent également être atteints d’une variété de troubles cognitifs et comportementaux. Bien que ces derniers puissent être légers, la démence fronto-temporale (DFT) en est la forme la plus sévère.

On estime que jusqu’à 40 % des patients atteints de SLA développent également une DFT totale, tandis que 30 à 60 % des patients présentent des altérations cognitives plus subtiles. Celles-ci peuvent concerner les capacités d’exécution, la cognition sociale, le langage, la mémoire et entraîner des symptômes psychiatriques. 

Des avancées dans la compréhension des manifestations fronto-temporales de la SLA ont permis la mise au point d’un concept de «  troubles du spectre SLA-DFT ». Celui-ci est désormais utilisé pour qualifier l’expansion de ce syndrome.

Afin de mieux comprendre le rôle de la partie fronto-temporale du cerveau dans le développement de la SLA, une équipe de chercheurs chinois a cartographié les caractéristiques de l’atrophie cérébrale (dégénérescence et déclin) et les altérations du flux sanguin chez des patients atteints de SLA et présentant différents niveaux de déficit cognitif.

Ils ont utilisé une méthode d’imagerie non-invasive connue sous le nom de marquage de spin artériel (ASL), afin de mesurer le flux sanguin dans le cerveau. Contrairement à d’autres techniques, le marquage utilise du plasma sanguin à charge magnétique comme agent de contraste, et non des agents radioactifs. Par ailleurs, cette méthode peut être associée à l’imagerie à résonance magnétique (IRM), ce qui réduit les coûts globaux.

L’étude a porté sur un total de 55 patients et 20 volontaires sains. Tous ont subi des examens neurospychologiques et ont été évalués au moyen de ASL et IRM. Les patients étaient classés selon leurs performances cognitives : 27 patients avaient une cognition normale, 17 présentaient des déficits cognitifs et 11 étaient atteints de DFT.

Les données de ASL-IRM ont indiqué que, chez les patients sans troubles cognitifs ou avec des déficits légers, les structures de la matière grise et le flux sanguin cérébral étaient similaires à ceux des témoins sains. 

Cependant, chez les patients atteints de SLA-DFT, la perte de matière grise et la réduction du flux sanguin dans le cerveau étaient plus accentués, particulièrement du côté gauche, au niveau des lobes frontal et temporal. 

Les altérations dans le flux sanguin ont été observées dans les mêmes zones que les altérations structurelles. Cependant, les chercheurs ont également identifié une réduction de la matière grise et du flux sanguin dans des zones séparées.

Une comparaison générale du cerveau des patients atteints de SLA-DFT avec celui des autres groupes a révélé des altérations similaires dans la structure de la matière grise et le flux sanguin. Malgré cela, la taille des zones affectées augmentait de façon significative selon le statut cognitif, et la différence la plus marquée a été observée entre les patients atteints de SLA-DFT et les sujets sains. 

D’une façon générale, l’étude a indiqué que «  le statut cognitif des patients atteints de SLA est associé à des altérations dans la matière grise et l’irrigation cérébrale [flux sanguin]. »

Bien que les modifications du flux sanguin identifiées aient souvent coïncidé avec les changements structuraux, les zones d’atrophie de la matière grise étaient plus importantes que celles affectées par la réduction de l’irrigation cérébrale. Cela pourrait indiquer que « la perte de tissu cérébral n’implique pas les cellules actives du métabolisme ou que l’irrigation [le flux sanguin] des cellules restantes était plus élevée que prévu, » ont-ils expliqué.

D’après ces résultats, les chercheurs pensent que l’ASL-IRM peut être un outil précieux pour l’évaluation des changements cérébraux liés à la SLA et qu’il pourrait permettre « de détecter les symptômes précoces d’éventuels déficits cognitifs. 

 

Traduction : Marcia Moine

Source : ALS News Today

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