Une étude néerlandaise met en évidence de nouveaux gènes et mécanismes pathologiques lies à la SLA

05-09-2017

Studie, Onderzoek

Des chercheurs néerlandais ont identifiés de nouveaux gènes et mécanismes biologiques potentiellement impliqués dans la démence frontotemporale (DFT) avec ou sans sclérose latérale amyotrophique (SLA).

L’étude, « Gènes sensibles et mécanismes pathologiques identifiés dans la démence frontotemporale et la démence frontotemporale avec sclérose latérale amyotrophique par méthylation de l'ADN et GWAS, » a parue dans la revue Scientific Reports. Le Dr. Y. Pijnenburg du Centre Médical de la VU Université à Amsterdam a dirigé les recherches.

Bien que typiquement, les patients SLA ne ne souffrent généralement pas de démence, les chercheurs ont observé que lorsqu’ils en sont atteints, leurs symptômes ressemblent à ceux de la DFT. De fait, des études antérieures ont mis en évidence des signes de SLA chez des patients DFT sans diagnostic connu et sans historique familial de SLA. On estime que 15% des patients DFT sont aussi atteintsde la SLA.

Dans une étude DFT visant à identifier des facteurs de risques, c’est à dire des modifications génétiques qui augmentent le risque de développer une maladie particulière, les chercheurs ont identifiés des gènes liés aux réponses immunitaires et aux mécanismes qui régulent la dégradation du matériel cellulaire. Les chercheurs pensent toutefois que d’autres facteurs génétiques pourraient être concernes.

L’ajout de certains groupes chimiques a l’ADN est l’un des exemples des mécanismes qui régulent l’expression des gènes, appelés collectivement épigénétique. Les chercheurs ont observé que des niveaux accrus de groupes méthylés liés à l’ADN étaient corrélés à des résultats cliniques moins sévères dans la DFT. Cependant, des études approfondies de l'association de ces changements de l'ADN avec DFT avec ou sans SLA concomitante sont encore nécessaires..

Les auteurs de l’étude ont mené une recherche sur l’ensemble du génome de 128 patients DFT dont sept souffraient également de la SLA, et sur 193 sujets contrôle. Ils ont étudié la possibilité d’identifier des sous-groupes de DFT en déterminant les niveaux de l’ADN. Leur analyse montre que les cas de DFT/SLA étaient clairement identifiables.

Leur recherche a précisé des gènes avec une potentialité accrue à la transcription anormale. Ceci est la première étape de l’expression génétique qui convertit l’ADN en ARN messager. L’étude a également détecté des gènes à risque de modifications simples de l’ADN et de méthylation de l’ADN plus ou moins élevés.

Cette approche détaillée a conduit à l’identification positive de 9 gènes sur un total de 224 gènes suspects d’être lies à DFT/SLA contre 1 seul sur 14 gènes suspectes d’être liés à la DFT sans SLA. Ces résultats ont été validés indépendamment pour plusieurs gènes dont : DLG1, METTL7A, KIAA1147, IGHBMP2, PCNX, UBT2, WDR35, et ELP2/SLC39A6.

De plus, les auteurs ont trouvé que des modifications spécifiques des histones, ces protéines qui fonctionnent comme des bobines autour desquelles s’enroule l’ADN, pourraient être détectées dans les cas de DFT/SLA. Les modifications des histones avaient préalablement déjà été associées à la fonction neurologique et pourraient constituer un objectif thérapeutique.

En résumé, les chercheurs indiquent que leurs résultats pourraient « démontrer que les gènes abritant des mutations et/ou présentant une méthylation différentielle de l’ADN différente, sont impliqués dans des processus communs et peuvent donc être déterminants dans la neurodégénération dans les deux cas : DFT et DFT/SLA.»

 

Traduction : Ligue SLA : Walter

Source : ALS News Today

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