Une étude suggère un risque d’augmentation de la SLA avec plus d’exposition au gaz d’échappement diesel

02-03-2018

MINNEAPOLIS, Les personnes qui sont fréquemment exposées aux gaz d'échappement des moteurs diesel au travail peuvent présenter un risque plus élevé de sclérose latérale amyotrophique (SLA), et ce risque peut augmenter avec une plus grande exposition, selon une étude préliminaire publiée aujourd'hui qui sera présentée à la 70e assemblée annuelle de l'American Academy of Neurology à Los Angeles, du 21 au 27 avril 2018.

"Des études antérieures ont suggéré que des travailleurs occupant des emplois plus exposés au gaz d’échappement diesel pourraient avoir un risque élevé de SLA. Bien qu’il n’y ait aucune étude qui a examiné directement la relation entre l’exposition au gaz d’échappement diesel à différents moments de vie et la SLA" a dit l’auteur Aisha Dickerson, PhD à Harvard T.H. Chan School of Public Health à Boston, Mass. "Le risque global de développer la SLA est petit, mais nos expériences suggèrent que plus l’exposition au gaz d’échappement diesel est grande, plus le risque de développer la SLA est grand. "

La SLA est une maladie neurologique rare qui affecte surtout les cellules nerveuses responsables du contrôle des mouvements musculaires volontaires tels que la marche ou la parole. La SLA est une maladie qui s’aggrave au fil du temps et qui mène éventuellement à la mort, le plus souvent par insuffisance respiratoire. Il n’y a actuellement pas de remède pour la SLA. Pour cette étude, des chercheurs ont identifié 1639 personnes d’un âge moyen de 56 ans du Registre National de Patients à Danemark qui avaient reçu le diagnostic de SLA entre 1982 et 2013.

Chaque personne avec la SLA a ensuite été comparée avec 100 personnes du même âge et sexe qui n’étaient pas affectées de la SLA. Les chercheurs ont recueilli les antécédents professionnels de chaque personne et ont calculé leur exposition au gaz d’échappement diesel estimée avant que chaque personne ne reçoive le diagnostic de SLA ou la même période chez les participants en bonne santé. L’exposition estimée était basée sur des risques potentiels pour des emplois particuliers, y compris des travailleurs de stations-service, des chauffeurs d’autocars, et des travailleurs de la construction. Les auteurs de l’étude ont déterminé la quantité cumulative d’exposition des participants au gaz d’échappement diesel. Ils ont calculé pour les deux groupes l’exposition jusque 5 à 10 ans avant la période du diagnostic, en tenant compte du temps nécessaire pour que l’émission de diesel ait un effet sur le corps.

Les participants ont été divisés en 4 groupes, en fonction de la quantité d’exposition au gaz d’échappement diesel. Les hommes exposés au gaz d’échappement diesel pendant leur profession

au moins 10 ans avant la date de participation à l’étude étaient 20 % plus susceptibles d’avoir la SLA que les hommes qui n’étaient pas exposées au gaz d’échappement diesel pendant la même période. Pour les hommes dont la probabilité d’exposition au gaz d’échappement diesel pendant leur profession était supérieure à 50%, le lien était plus fort. Ce groupe était 45 % plus susceptible de développer la SLA que les personnes qui n’étaient pas exposées à la fois 5 à 10 ans avant leur participation à l’étude. Aucun lien n’a été constaté chez les femmes, bien que le type d’emplois et les mêmes tâches dans le même travail peuvent être différentes pour les hommes et les femmes.

Les résultats ont été ajustés pour d’autres facteurs pouvant affecter le risque de SLA, y compris le statut socio-économique et la région du Danemark où un participant a vécu.

Dickerson a dit, « Ce type d’exposition mérite plus d’attention et d’étude parce que nous travaillons à développer une meilleure compréhension de ce qui provoque la SLA. En particulier, la population générale peut être exposée au gaz d’échappement diesel venant de la pollution dans la circulation. Comprenant que cette exposition augmente le risque de SLA est aussi une question importante à suivre. "

L’étude a été soutenue par l’Institut National des Sciences de la Santé Environnementale et l’Institut National de Santé. (National Institute of Environmental Health Sciences and the National Institutes of Health).

L’étude ne montre pas que les gaz d’échappement diesel causent la SLA, elle montre seulement un lien.

Une des limites de cette étude était qu’elle utilisait une matrice d’exposition professionnelle pour estimer les niveaux d’échappement et ne pouvait pas mesurer immédiatement des expositions personnelles. Bien que les auteurs notent que toute classification erronée potentielle causée de cette façon aurait probablement diminué les liens observés.

 

Traduction : Ligue SLA : Anne S.

Source : PR Newswire

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