Les scientifiques créent la parole à partir de signaux cérébraux

02-05-2019

Une voix prothétique décode ce que le cerveau a l'intention de dire et génère (généralement) une parole compréhensible, aucun mouvement musculaire n'est nécessaire.

Par Benedict Carey

« Dans ma tête, je ressasse chaque phrase dix fois, supprime un mot, ajoute un adjectif et apprends mon texte par cœur, paragraphe par paragraphe », écrit Jean-Dominique Bauby dans son mémoire, « Le scaphandre et le papillon ». Dans le livre, M. Bauby, journaliste et rédacteur en chef, relate sa vie avant et après un accident vasculaire cérébral paralysant qui l’a rendu pratiquement incapable de bouger un muscle; il dactylographia le livre lettre par lettre par le clignement d’une paupière.

Des milliers de personnes sont réduites à des moyens de communication aussi éreintants à la suite de blessures subies lors d'accidents ou de combats, d'accidents vasculaires cérébraux ou de troubles neurodégénératifs tels que la sclérose latérale amyotrophique (SLA) qui altèrent le langage. 

Des scientifiques rapportent avoir développé une voix prothétique virtuelle, un système qui décode les intentions vocales du cerveau et les traduit en paroles compréhensibles, sans nécessité de bouger un muscle, même ceux de la bouche. (Le physicien et auteur Stephen Hawking a utilisé un muscle de la joue pour taper des caractères au clavier, synthétisés par un ordinateur.)

« C’est un travail formidable, et cela nous aide à restaurer la parole », a déclaré le Dr Anthony Ritaccio, neurologue et neuroscientifique à la Mayo Clinic de Jacksonville, en Floride, qui n’était pas membre du groupe de recherche. 

 

Traduction : Sofiana Mootassim-Billah

Source : The New York Times

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