Un médicament dirige les cellules souches vers les tissus endommagés pour améliorer l’efficacité du traitement

29-11-2020

Récit originel de Sanford Burnham Prebys Medical Discovery Institute
Version abrégée

Stem cells

Cellules souches neurales se transformant en astrocytes (jaune). Crédit : Sanford Burnham Prebys Medical Discovery Institute.

Les scientifiques du Sanford Burnham Prebys Medical Discovery Institute ont créé un médicament capable d’attirer les cellules souches vers les tissus endommagés et d’améliorer l’efficacité des traitements. C’est une première scientifique et une avancée majeure dans le domaine de la médecine régénérative. Cette découverte, publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), pourrait améliorer les thérapies actuelles à base de cellules souches conçues pour traiter des troubles neurologiques, tels que les lésions de la moelle épinière, les accidents vasculaires cérébraux, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et d’autres troubles neurodégénératifs, et étendre leur utilisation à de nouvelles affections, telles que les maladies cardiaques ou l’arthrite.

Les cellules toxiques (vert) ont disparu lorsque des souris atteintes d’une affection neurodégénérative ont reçu à la fois des cellules souches thérapeutiques (rouge) et le médicament SDV1a – qui correspondait à une vie plus longue et à un retard dans l’apparition des symptômes. Ces résultats suggèrent que le SDV1a peut être utilisé pour améliorer l’efficacité des traitements à base de cellules souches.

‘’La capacité d’indiquer à une cellule souche où aller dans le corps ou dans une région particulière d’un organe donné est le Saint Graal de la médecine régénérative’’, déclare Evan Y. Snyder, M.D., Ph.D., professeur et directeur du Center for Stem Cells & Regeneration Medicine à Sanford Burnham Prebys et auteur principal de l’étude. ‘’Maintenant, pour la toute première fois, nous pouvons diriger une cellule souche vers un endroit souhaité et concentrer son impact thérapeutique’’.

‘’Grâce à des décennies d’investissement dans la science des cellules souches, nous faisons d’énormes progrès dans notre compréhension du fonctionnement de ces cellules et de la façon dont elles peuvent être exploitées pour aider à inverser les lésions ou les maladies’’, déclare Maria T. Millan, M.D., présidente et CEO du California Institute for Regenerative Medicine (CIRM), qui a partiellement financé la recherche. ‘’Le groupe du Dr Snyder a identifié un médicament qui pourrait stimuler la capacité des cellules souches neurales à se rendre aux sites de la blessure et à initier la réparation. Ce candidat pourrait contribuer à accélérer le développement de traitements à base de cellules souches pour des affections telles que les lésions de la moelle épinière et la maladie d’Alzheimer.

Prochaines étapes
Les chercheurs ont déjà commencé à tester la capacité du SDV1a à améliorer la thérapie par cellules souches dans un modèle souris de la SLA, qui est causée par une perte progressive des motoneurones dans le cerveau. Des études antérieures menées par l’équipe du Dr Snyder ont indiqué que l’élargissement de la diffusion des cellules souches neurales aide à la survie d’un plus grand nombre de motoneurones. Les scientifiques espèrent donc que le placement stratégique de SDV1a élargira le terrain couvert par les cellules souches neuroprotectrices et contribuera à ralentir le début et la progression de la maladie.

‘’Nous sommes optimistes quant au fait que le mécanisme d’action de ce médicament pourrait potentiellement bénéficier à une variété de troubles neurodégénératifs, ainsi qu’à des conditions non neurologiques, telles que les maladies cardiaques, l’arthrite et même le cancer du cerveau’’, déclare le Dr Snyder. ‘’Il est intéressant de noter que la CXCL12 et son récepteur (JK1) sont impliqués dans la tempête de cytokines qui caractérise le COVID-19 grave, et que certaines de nos connaissances sur la manière d’inhiber sélectivement l’inflammation sans supprimer d’autres processus normaux, pourraient être utiles dans ce domaine également’’.

Référence : Lee JP, Zhang R, Yan M, et al. Chemical mutagenesis of a GPCR ligand:
Detoxifying ‘’inflammo-attraction’’ to direct therapeutic stem cell migration. PNAS. 2020.
doi: 10.073/pnas.1911444117
(Mutagénèse chimique d’un ligand de RCPG : Détoxification de l’’’inflammo-attraction’’ pour diriger la migration thérapeutique des cellules souches. PNAS. 2020. doi. 10.073/pnas.1911444117).

 

Traduction : Gerda Eynatten-Bové

Source : ALS News Today

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