Minimiser le délai diagnostique dans la SLA : le rôle de praticiens non-neurologues

22-05-2020

Martin Matharan, Stephane Mathis, Sarah Bonabaud, Louis Carla, Antoine Soulages en Gwendal Le Masson

Introduction
La Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA), habituellement fatale en quelques années, est un désordre neurodégénératif où le délai diagnostique, bien que variable selon les études, reste trop long. L’objectif principal de cette étude était de déterminer le temps moyen pour diagnostiquer la SLA et le rôle de chaque physicien, médecin généraliste, ou spécialiste (neurologue ou non), impliqué dans la prise en charge de ces patients. L’objectif secondaire était de proposer quelques schémas simples pour identifier rapidement une suspicion SLA dans le but de réduire ce délai.

Patients et Méthodes
Cette étude rétrospective a évalué le délai diagnostique (et autres délais intermédiaires) de 90 patients SLA registrés dans le ALS Center de Bordeaux (France) en 2013. Les principaux signes cliniques rencontrés (et leur ordre d’apparition) ont été étudiés.

Résultats
Le délai diagnostique moyen était de 17 mois, avec un délai diagnostique médian de 12 mois. Le délai diagnostique moyen était de 2.7 mois entre les premiers symptômes et la prière plainte chez le médecin généraliste, suivi par un délai additionnel de 6.5 mois avant la première visite du patient à un neurologue. Cette période pourrait être raccourcie, spécialement si le médecin généraliste ferait rapidement des tests additionnels, étant donné que le temps passé à consulter plusieurs spécialistes prolonge souvent cette étape cruciale. Globalement, le délai diagnostique représentait 40% de la durée totale de la progression de la maladie.

Conclusion
Par rapport au temps de survie total, le délai diagnostique de SLA semble être proportionnellement très long, des fois plus long que celui observé durant des études précédentes (parce que cela incluait également le délai total à l’initiation du diagnostic ou du traitement). L’exécution rapide de tests utiles additionnels chez le premier docteur en médecine, souvent le médecin généraliste (avec l’aide d’un neurologue), réduit considérablement le délai diagnostique. Le rôle central du médecin généraliste semble être crucial dans la prise en charge de patients avec la SLA. L’objectif principal est, bien sûr, d’initier un traitement et des soins aussi vite que possible. Finalement, sur base de nos résultats, nous fournissons également un court diagramme pratique pour aider les praticiens non-neurologues à discuter rapidement le diagnostic de SLA en cas de certains symptômes spécifiques (‘’signaux d’alarme’’). 

 

Traduction : Gerda Eynatten-Bové

Source : Neurology Research International

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