Nouvel espoir de traitement pour la sclérose latérale amyotrophique

11-06-2015

Université de Montréal - (version abrégée)

Un lien inconnu entre le système immunitaire et la mort des neurones moteurs dans la sclérose latérale amyotrophique (SLA) a été découvert par des scientifiques du centre de recherche CHUM et de l'Université de Montréal. La découverte ouvre la voie à une toute nouvelle approche pour trouver un médicament qui peut guérir ou au moins ralentir la progression de maladies neurodégénératives comme les maladies SLA, Alzheimer, Parkinson et maladie de Huntington.

L'étude, publiée aujourd'hui dans Nature Communications, montre que le système immunitaire chez le modèle animal C. elegans, un minuscule ver de 1 mm de longueur, joue un rôle essentiel dans le développement de la SLA. « Un déséquilibre du système immunitaire peut contribuer à la destruction des neurones moteurs et déclencher la maladie, » a déclaré Alex Parker, chercheur CRCHUM et professeur agrégé au département de neurosciences à l'Université de Montréal...

Cette étude met en évidence un mécanisme jamais présumé précédemment : même si le ver c. elegans a un système immunitaire très rudimentaire, ce système déclenche une mauvaise attaque contre les propres neurones du ver. « Le ver pense que c'est une infection virale ou bactérienne et lance une réponse immunitaire. Mais la réaction est toxique et détruit les neurones moteurs de l'animal », a expliqué Alex Parker.

Est-ce le même scénario chez l’homme ? Très probablement. L'équivalent humain du gène tir-1 — SARM1 — s'est avéré cruciale pour l'intégrité du système nerveux. Les chercheurs pensent que la voie de signalisation est identique pour tous les gènes associés à la SLA. Cela rend le TIR-1 protéine (ou SARM1 chez l'homme) une excellente cible thérapeutique pour le développement d'un médicament. SARM1 est particulièrement important car il fait partie du processus d'activation kinase bien connu, qui peut être bloqué par des médicaments existants.

L'équipe d’Alex Parker est déjà en train de tester des médicaments qui ont été préalablement approuvés par la US Food and Drug Administration pour le traitement des troubles tels que la polyarthrite rhumatoïde, pour vérifier si elles fonctionnent en la SLA. Des obstacles demeurent, toutefois, avant de trouver un remède pour guérir ou de ralentir la progression de la sclérose latérale amyotrophique. « Dans nos études avec les vers, nous savons que l'animal est malade, parce que nous avons causé la maladie. Cela nous permet d'administrer un traitement très tôt dans la vie du ver. Mais la SLA est une maladie de vieillissement, qui apparaît en générale chez les gens autour de 55 ans. Nous ne savons pas si un médicament potentiel s'avérera efficace s’il est donné uniquement après l’apparition des symptômes. « Mais nous avons clairement démontré que cette protéine clé de blocage freine la progression de la maladie dans ce ver, » a conclu Alex Parker.

 

Traduction : Ligue SLA : Anne

Source : AlphaGalileo

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