Des points communs entre de rares variantes génétiques orientent la réponse au traitement de la SLA

28-01-2018

Un article paru le 4 octobre dans la revue Neurology démontre que la diversité génétique pourrait influencer la réussite des études cliniques. Une analyse post-hoc des résultats de trois essais cliniques infructueux a établi que si le carbonate de lithium n'était, dans l'ensemble, pas bénéfique pour les patients souffrants de SLA, il allongeait la durée de vie chez un sous-ensemble d'individus porteurs d'une mutation du gène UNC13A. Les scientifiques espèrent qu'un génotypage plus complet des variantes liées à la SLA permettra de mener davantage d'études pharmacogénomiques et de prendre, à terme, davantage de décisions de traitement lors des soins cliniques.

La méta-analyse publiée dans Neurology illustre la nécessité de prendre en compte les spécificités génétiques de la maladie de chaque individu. Ammar Al-Chalabi du Kings College de Londres, Leonard van den Berg et Michael van Es de l'University Medical Center Utrecht (Pays-Bas), Adriano Chio de l'Université de Turin (Italie) et leurs collègues ont supposé que la réponse d'un patient à un traitement donné était dictée par les mutations dont il était porteur. Afin de bénéficier de données suffisantes pour tester cette hypothèse, ils ont étudié les essais cliniques du carbonate de lithium, le médicament ayant été testé à de nombreuses reprises dans le traitement de la SLA. Ils ont donc regroupé les données de trois essais cliniques infructueux et ont analysé les sous-ensembles de patients porteurs de l'une des deux variantes génétiques les plus communes liées à la SLA : des expansions du C9ORF72, ou des mutations du gène UNC13A.

Parmi les 518 participants dont les données étaient disponibles pour les trois essais, 261 se sont vus administrer du lithium, tandis que 257 ont reçu un placebo ou une dose subthérapeutique de lithium. Les chercheurs ont ensuite comparé sur 12 mois le taux de survie dans les trois essais, et ont observé que le traitement au lithium n'offrait pas de bénéfice sur l'ensemble de la population testée. Cependant, le traitement au lithium a fait passer la survie sur 12 mois de 40,1 % chez le groupe témoin à presque 70 % chez les 46 porteurs de la mutation du UNC13A. Pour leur part, les 25 porteurs d'expansion du C9ORF72 n'ont pas manifesté d'amélioration liée au traitement au lithium.

« Si une étude de confirmation vient appuyer ces résultats, comme le suggèrent les auteurs, on pourra alors parler d'une avancée majeure qui fera entrer le traitement de la SLA dans le champ de la médecine de précision », ont écrit Carmen Armon de l'Université de Tel-Aviv (Israël) et Orla Hardiman du Trinity College de Dublin dans un éditorial connexe. Toutes deux se sont exprimées en faveur de nouveaux essais sur les porteurs de mutations du UNC13A. Une étude de confirmation devrait nécessairement porter sur plus de 1 000 individus atteints de SLA. « Si cette découverte est confirmée, un malade sur six pourrait voir ses chances de survie sur un an augmenter de 75 % », ont-elles ajouté.

Cooper-Knock s'accorde également à dire que les résultats de ces études soulignent la nécessité du génotypage et de la classification fonctionnelle des variantes génétiques afin de pouvoir traiter efficacement la maladie.

 

Source : ALS News Today

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