Pour évaluer les cellules souches, une approche unilatérale?

06-07-2017

Stamcel, Therapie

Faut-il tester les cellules souches unilatéralement ?Une comparaison des forces des muscles clés des côtés droit et gauche des patients pourrait permettre aux scientifiques d’évaluer les thérapies de cellules souches pour la maladie. L’approche vise à contrôler la variabilité de la maladie « en interne », sans les cohortes historiques et/ou l’utilisation d’un placebo (voir Donofrio and Bedlack, 2011; Glass et al., 2016). Selon cette analyse (Rushton et al., 2017), les biceps et les triceps semblent être des muscles très fiables pour évaluer la progression de la SLA chez les patients. [Neural progenitor cells. Courtesy of Nature Cell Biology.]

Les motoneurones dégénèrent suite à la SLA. On ignore pourquoi ces cellules sont détruites. Par conséquent, comment faire pour ralentir ou arrêter cette destruction des motoneurones en cas de SLA reste une question ouverte.

En attendant, un nombre croissant de scientifiques se tournent vers les cellules souches dans l’espoir de favoriser la survie des motoneurones chez les personnes atteintes de SLA ou de réduire leur toxicité (voir December 2015 conference news). Mais, comment évaluer cliniquement ces stratégies, reste une question âprement débattue.

A présent, une équipe de chercheurs au Cedar Sinai Medical Center à Los Angeles, rapporte qu’une nouvelle mesure de résultats, qui comprend la surveillance de la force musculaire, pourrait faciliter l’évaluation des thérapies de cellules souches de la maladie (Rushton et al., 2017). L’étude, dirigée par le Dr Clive Svendsen, a constaté que, chez les patients atteints de SLA ,  le déclin fonctionnel des muscles clé a progressé au même rythme à gauche et à droite. Ces résultats suggèrent qu’au moins certaines thérapies par cellules souches pourraient être évaluées unilatéralement en comparant la force des muscles dans la partie traitée et celle non traitée pour chacun de ces groupes musculaires.

Cette comparaison de résultats d’analyses de puissance côté gauche et côté droit pourrait aider les cliniciens à évaluer des cellules souches pour la SLA sur un échantillon de plus petite taille, sans besoin de simulations de chirurgie et/ou d’injections de placebo.

Cette approche unilatérale s’impose comme une alternative pour évaluer un nombre croissant de stratégies neuro-protectrices éventuelles pour les maladies neurodégénératives, dont la SLA (voir NCT02943850, NCT02478450; Glass et al., 2016).

Cette étude a été publiée le 9 Juin 2017 dans Neurology.//

L’analyse rétrospective, réalisée en collaboration avec le Dr Robert Baloh du Cedar Sinai, a étudié par dynamométrie les taux de déclin de 6 groupes de muscles supérieurs et inférieurs chez près de 750 patients SLA. Ces ensembles de données, précédemment recueillies par le physiothérapeute Pat Andres et ses collègues, travaillant actuellement au Massachusetts General Hospital, déterminent le déclin de la force des principaux muscles chez les patients SLA sur une période d’au moins 16 mois, mesuré par l’examen quantitatif neuromusculaire TUFTS (TQNE) ou plus récemment, le système ATLIS ( Accurate Test of Limb Isometric Strength). (Andres et al., 1986; Shields et al., 1998; Andres et al., 2012.)

Analyse, Therapie, Hand

L’évaluation  manuelle des thérapies. Pendant ce temps, des scientifiques de Biogen à Cambridge au Massachusetts se sont tournés vers la dynamométrie portative pour évaluer les thérapies potentielles pour la SLA. Les mesures des forces émergentes sont fortement corrélées avec la mesure de perte progressive de la fonction motrice (ALS-FRS-R) et de la capacité respiratoire (FVC) selon une analyse rétrospective, sur 924 patients SLA,  présentée à la réunion de 2017 de l’Académie américaine de neurologie (voir May 2017 news). Et, selon une comparaison ultérieure droite et gauche, ces muscles baissent au même rythme. [Image: Douma et al., 2014 under CC BY 2.0 license.]

L’étude s’appuie sur des travaux antérieurs, dirigés par le Dr Jeremy Shefner de l’Institut Barrow à Phoenix, en Arizona, et le Dr Toby Ferguson de Biogen à Cambridge, au Massachusetts, qui ont démontré que la mesure de la force des muscles clés à l’aide de la dynamométrie portative est une approche fiable et reproductible pour mesurer la progression de la SLA en milieu clinique et pourrait ainsi faciliter l’évaluation des thérapies potentielles (voir May 2017 conference news; Shefner et al., 2014).

Maintenant, l’équipe du Dr Svendsen s’apprête à évaluer leur thérapie potentielle par cellules souches pour la SLA. La stratégie utilise des cellules progénitrices neuronales génétiquement modifiées (NPCs) pour livrer le GDNF (facteur neurotrophe dérivé de la glie) dans le système nerveux central dans l’espoir de protéger les motoneurones chez les personnes atteintes de la maladie (voir April 2017 news; Gowing et al., 2014). L’approche en est à la phase 1. A suivre.

 

Traduction : Fabien

Source : The ALS Research Forum

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