Alimentation émotionnelle et de confort

11-08-2011

Des chercheurs de la K.U. Leuven, de l’Université de Manchester et de la Queen Mary University of London, ont démontré qu’il existe une base scientifique pour les phénomènes de « nutrition émotionnelle » et d’« aliments de confort ». Des sujets auxquels on avait administré sans qu’ils ne le sachent des solutions d’acides gras, s’en trouvèrent moins disposés à une humeur chagrine. Les résultats furent publiés dans le périodique scientifique Journal of Clinical Investigation.

« Il y a longtemps que nous savons qu’il existe un lien entre l’alimentation et les émotions »  a déclaré le Dr. Lukas Van Oudenhove, chercheur postdoctoral auprès du Translational Research Centre for Gastrointestinal Disorders de la K.U. Leuven. « Ceci est aisé à expliquer dans la perspective évolutionnaire : comme la nutrition a une telle importance pour la sustentation du corps, elle entraîne un sentiment de bien-être.  Jusqu’ici, la recherche se concentrait sur les aspects sensoriels : le goût, l’odeur et l’aspect des aliments ont une importante influence sur vos émotions. Nous venons de démontrer que quand vous ne voyez pas, ne sentez pas, ne goûtez pas et même quand vous ne vous rendez pas compte que vous prenez de la graisse, ceci influence positivement une humeur chagrine. »

De concert avec les chercheurs du Department of Gastrointestinal Sciences  et de la Neuroscience and Psychiatry Unit de l’Université de Manchester et le Windgate Institute for Neurogastroenterology de la Queen Mary University of London, les chercheurs de la K.U. Leuven ont effectué un test auprès de 12 personnes de corpulence saine. Ils leur administrèrent par sonde stomacale soit une solution d’acides gras soit une solution de sel physiologique et, en même temps, les amenèrent par des images et de la musique dans un état émotionnel soit chagrin, soit neutre. Entre-temps, l’activité du cerveau était suivie par MRI indiquant l’humeur du patient. Dr. Van Oudenhove : « Nous avons constaté tant par l’attitude des personnes que par la lecture tangible de l’activité du cerveau, qu’en administrant des acides gras, l’effet des émotions négatives diminuait. La réceptivité aux émotions négatives est donc influencée par l’assimilation d’acides gras, même quand celle-ci est tout à fait inconsciente. Il est probable que le système gastro-intestinal dégage sous l’influence d’acides gras des hormones qui envoient des signaux au cerveau ».

Traduction: André Cruyt

Source: K.U. Leuven

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