AMT introduit en Bourse avec des thérapies géniques

18-06-2007

AMT introduit en Bourse avec des thérapies géniques contre les 'maladies orphelines'

AMSTERDAM – Une thérapie contre les maladies rares? Cela ne semble pas le boniment idéal afin de soutirer de l’argent pour une introduction en Bourse. C’est pourtant avec cette histoire que le président du conseil d’administration Ronald Lorijn du nouveau fonds boursier Amsterdam Molecular Therapeutics (AMT) a tenté de convaincre des investisseurs entre autres à Londres et à Oslo la semaine dernière. C’est ce qu’il dit dans une interview téléphonique.

L’entreprise – fondée en 1998 sur l’AMC amstellodamois – tente le saut au Damrak mercredi. ‘Nous recevons de bonnes réactions. Il paraît que nous atteindrons l’objectif de 50 millions d’euros.’

AMT développe des thérapies géniques contre les maladies rares, en argot de métier des « médicaments orphelins » pour des « maladies orphelines ». En Europe et en Amérique du Nord – le marché sur lequel AMT se concentre – approximativement 25 millions de personnes sont victimes d’une de ces 8000 maladies différentes. Environ 80% de ces maladies est causé par une malformation génétique. « Par définition il s’agit de maladies très graves, ayant une très mauvaise évolution, un grand risque de récidive et un taux élevé de mortalité. »

C’est donc un marché de niche, qui doit en outre tenir compte du fait que la première génération des thérapies géniques a démontré des effets secondaires, dangereux et fatals, entre autres sous forme de leucémie.

Cependant, d’après Lorijn et les 4 investisseurs du capital à risque qui ont fournis les fonds nécessaires, il est possible de gagner de l’argent avec ces médicaments. Il ne sait pas dire en combien de temps. Un remède du concurrent Genzym contre une maladie musculaire rare rapporte un chiffre d’affaires annuel d’un milliard de dollars.

Selon Lorijn les thérapies d’AMT se distinguent par une méthode d’insertion bien plus sûre. Ainsi il assure une guérison totale et non pas un traitement des symptômes. Cela est bénéfique pour les patients ainsi que pour les assureurs. Si ceux-ci comprennent combien ils économisent, il est possible de récupérer les frais de manière raisonnable. Lorijn décrit ainsi son modèle d’entreprise. Pour les animaux de laboratoire une injection s’avéra efficace pour le reste de leur vie. Pour les hommes une injection agit de 2 à 3 ans au minimum. Si c’est pour plus longtemps, nous le remarquerons.

L’astuce se trouve dans le moyen de transport, ce qu’on appelle le vecteur, avec lequel un petit morceau d’ADN sain est introduit dans les cellules de l’organe qui fonctionne mal. Ce gène est integré parmis les autres gènes, ‘où il va faire ce qu’il faut faire’. Mais contrairement aux vecteurs existants il laisse la séquence génétique indemne, d’après Lorijn. C’est ainsi qu’ils ne se nichent pas à la mauvaise place dans la chaîne et les effets néfastes comme le cancer ne se produisent pas.

« La technologie de combiner le vecteur et les gènes ainsi que le fait que nous sommes entièrement prêts pour une production satisfaisante est unique et est la force motrice de l’introduction en Bourse. Il nous faut de l’argent pour le marketing et la vente. » Et cela peut se faire de façon relativement économique. Il n’y a pas beaucoup de patients et ceux-ci ne fréquentent qu’une seule institution. Si les 5 produits du pipeline sont lancés sur le marché, Lorijn prévoit d’avoir besoin d’une quarantaine de personnes.

Un remède, AMT-011, est près d’être lancé. Il vise environ 7000 patients qui ne peuvent pas digérer de la graisse. Les tests précliniques courent encore et AMT espère de pouvoir l’enregistrer au début de 2008. La méthode d’approbation dévie beaucoup de la méthode courante. « Il n’y a que quelques patients, on connaît également l’enzyme manquante et on ne veut pas l’introduire chez des personnes saines. »

Selon Lorijn, dès qu’une amélioration significative s’avère sans effets secondaires graves, les autorités ont tendance de donner leur approbation. L’inconvénient est que chaque consommateur doit être enregistré et qu’ensuite durant 3 à 5 ans un contrôle devra être effectué concernant les effets secondaires et la sécurité.

Source: Het financiële dagblad, Rik Winkel

Traduction: Christophe Standaert

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