Cartographier de possibles pistes thérapeutiques pour la SLA

06-05-2024

Crédit : DR REBECCA SAN GIL, QUEENSLAND BRAIN INSTITUTE

LA PROTÉINE MUTANTE TDP-43 EST ATTACHÉE À UNE PROTÉINE VERTE FLUORESCENTE AFIN QUE LES CHERCHEURS PUISSENT SUIVRE LE PROCESSUS D’AGRÉGATION PROTÉIQUE, QU’ON APPELLE AUSSI CORPS D’INCLUSION.

Pour la première fois, des chercheurs de l’Université de Queensland (UQ) sont parvenus à repérer les protéines impliquées dans les premiers stades de la SLA.

Dr Rebecca San Gil, du laboratoire de recherche du professeur Adam Walker (MCF) du Queensland Brain Institute de l’UQ, a développé une carte longitudinale des protéines impliquées dans les maladies du motoneurone au cours de leurs évolutions et a ainsi pu identifier de nouvelles pistes thérapeutiques envisageables.

« Cette carte permettra le lancement de nombreux autres projets de recherche sur les protéines activées et les répresseurs lors de la manifestation de la maladie du motoneurone, puis dans ses premiers et ses derniers stades », explique Dr San Gil.
« Ces protéines sont des facteurs biologiques qui déclenchent la manifestation de la maladie et qui en accompagnent l’évolution.

Aux différents stades de la maladie, nous avons remarqué que les taux de protéines dans le cerveau évoluaient et avons compilé ces résultats pour créer une carte longitudinale. »s

Celle-ci a été rendue accessible à l’ensemble des scientifiques dans le monde afin d’accélérer les recherches sur la maladie du motoneurone.

Dr San Gil s’est appuyée sur des modèles animaux de cette maladie pour comprendre les mécanismes déclenchant une pathologie TDP-43 dans le cerveau. Celle-ci est à l’origine de 95 % des cas de sclérose latérale amyotrophique (SLA) et de 50 % des dégénérescences lobaires fronto-temporales (DLFT). 

Sur la base de ce projet de cartographie, Dr San Gil a choisi de se concentrer sur un facteur de repliement des protéines appelé DNAJB5.

« Avant que la maladie du motoneurone ne se manifeste chez les modèles animaux, nous avons remarqué une augmentation significative de certains groupes de protéines participant au processus de repliement des protéines.
 
Parmi ces protéines “accompagnatrices”, on note une abondance de DNAJB5 dès les premiers stades. Cela a attisé notre curiosité quant à son rôle dans l’évolution de la maladie.

Dans le tissu cérébral humain, nous avons remarqué la présence de DNAJB5 dans des zones d’agrégation de TDP-43.

Il est probable que cette hausse temporaire de DNAJB5 soit en fait un mécanisme de protection : les neurones tentent de contrôler la TDP-43 alors qu’elle commence à dysfonctionner.

Cette réaction protectrice contre la TDP-43 nécessite un examen plus détaillé car cela pourrait nous aider à identifier des approches préventives et thérapeutiques de la maladie du motoneurone. »

Selon le professeur Walker, le laboratoire de recherche va continuer à suivre d’autres pistes protéiques identifiées, à l’aide de la génothérapie et du repositionnement des médicaments, afin d’établir si une altération ou une prévention de la maladie est envisageable par ces biais. 

Traduction : Axèle Le Breton - Equipe de traduction Université de Bretagne Occidentale
Source : University of Queensland
 

 

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