Etude : un implant cérébral est sûr et pourrait aider les personnes paralysées à utiliser un ordinateur pour leurs tâches quotidiennes.

19-04-2022

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AMERICAN ACADEMY OF NEUROLOGY

Un dispositif expérimental appelé interface cerveau-ordinateur s'est avéré sûr dans une étude limitée menée auprès de personnes paralysées par la SLA et a permis aux participants d'utiliser un ordinateur pour communiquer par texte et effectuer des tâches quotidiennes telles que des achats et des opérations bancaires en ligne. Une étude préliminaire a été publiée le 29 mars 2022 et présentée en présentiel lors de la 74e réunion annuelle de l'Académie Américaine de Neurologie à Seattle du 2 au 7 avril 2022 et en virtuel du 24 au 26 avril 2022.

La SLA est une maladie neurodégénérative progressive qui affecte les cellules nerveuses du cerveau et de la moelle épinière. Les personnes atteintes de SLA perdent la capacité d'initier et de contrôler les mouvements musculaires, ce qui conduit souvent à une paralysie totale.

"Les personnes atteintes de SLA finissent par perdre la capacité de bouger leurs membres, ce qui les rend incapables de faire fonctionner des appareils comme un téléphone ou un ordinateur", a déclaré l'auteur de l'étude, Prof Bruce Campbell de l'université de Melbourne en Australie et membre de l'Académie Américaine de Neurologie. "Notre recherche est passionnante car, alors que d'autres dispositifs nécessitent une intervention chirurgicale qui implique l'ouverture du crâne, ce dispositif interface cerveau-ordinateur est beaucoup moins invasif. Il reçoit des signaux électriques du cerveau, ce qui permet aux personnes de contrôler un ordinateur par la pensée."

Pour l'étude, quatre personnes atteintes de SLA ont subi une procédure d'implantation du dispositif dans le cerveau. L'interface cerveau-ordinateur est introduit par l'une des deux veines jugulaires du cou dans un grand vaisseau sanguin du cerveau. Le dispositif, composé d'un matériau en forme de filet auquel sont fixés 16 capteurs, se déploie pour tapisser la paroi du vaisseau. Ce dispositif est relié à un appareil électronique, situé dans la poitrine, qui transforme les signaux cérébraux provenant du cortex moteur, la partie du cerveau qui génère les signaux pour le mouvement, en commandes pour un ordinateur portable.

Les chercheurs ont suivi les participants pendant un an et ont constaté que le dispositif était sûr. Il n'y a eu aucun effet indésirable grave ayant entraîné une invalidité ou un décès. Le dispositif est également resté en place chez les quatre patients et le vaisseau sanguin dans lequel le dispositif a été implanté est resté ouvert.

Les chercheurs ont également examiné si les participants pouvaient utiliser l'interface cerveau-ordinateur pour effectuer des tâches numériques courantes. Tous les participants ont appris à utiliser le dispositif avec suivi oculaire pour utiliser un ordinateur. La technologie de suivi oculaire aide un ordinateur à déterminer ce que la personne regarde.  

Les chercheurs signalent également qu'un décodeur, développé au cours de l'étude, a permis à l'un des participants de contrôler un ordinateur de manière autonome sans dispositif de suivi oculaire. Le décodeur à apprentissage automatique était programmé comme suit : lorsqu'un formateur demandait aux participants de d’effectuer certains mouvements, comme taper du pied ou étendre le genou, le décodeur analysait les signaux des cellules nerveuses provenant de ces tentatives de mouvement. Le décodeur était capable de traduire ensuite les signaux de mouvement en navigation informatique.

"Notre recherche est encore récente, mais elle est très prometteuse pour les personnes paralysées qui souhaitent conserver un certain niveau d'indépendance" a déclaré le Prof Campbell. "Nous poursuivons cette recherche en Australie ainsi qu'aux Etats-Unis dans des groupes de personnes plus nombreux".
Une des limites de cette recherche était la petite taille de l'étude

Traduction: Fabien

Source : EurekAlert

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