Thérapie génétique pour les mutations SOD1

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11-04-2014

Un chercheur du Centre Packard identifie un virus qui pourrait être potentiellement utilisé pour une thérapie génétique contre la SLA.

 
Zuoshang Xu est un chercheur de l’Université du Massachusetts.

Dans une nouvelle étude, publiée dans Human Molecular Genetics, le scientifique Zuoshang Xu du Centre Packard (Packard Center for ALS Research, Johns Hopkins) et ses collègues de l'Université du Massachusetts ont identifié des souches du virus rAAV (recombinant adéno-associé) qui pourraient un jour servir à fournir une thérapie génétique aux pALS. Selon Xu, ces résultats sont importants car ils démontrent pour la première fois qu'une injection unique par voie intrathécale d'un virus modifié peut livrer des produits génétiques à l'ensemble du système nerveux central (CNS).

 Xu déclare : « Notre étude montre que vous pouvez réellement délivrer des gènes bénéfiques avec le virus rAAV avec une seule injection intrathécale. Nous prouvons que c’est maintenant réalisable. »

Pour élaborer un vecteur de thérapie génique pour les pALS, les chercheurs ont privilégié le rAAV pour transmettre des gènes thérapeutiques aux cellules affectées. Les scientifiques ont conçu ce virus qui infecte seulement certains types de cellules, ce qui maintient les personnes traitées et leurs proches sains et saufs. Le virus s'est montré bien prometteur comme outil de recherche et comme vecteur thérapeutique pour le traitement de maladies neurologiques comme la Parkinson. Les zones très étendues de la moelle épinière et du cerveau affectées par la SLA restent néanmoins un obstacle majeur pour traiter la maladie.

De précédentes études animalières ont démontré qu'il était difficile d'obtenir un virus vectoriel touchant suffisamment de zones affectées par la SLA pour être efficace. Injecter le virus directement dans le muscle nécessiterait une multitude d'injections. L’administration intraveineuse livre le virus et ses gènes bénéfiques surtout aux organes périphériques et relativement peu aux neurones.

Xu et ses collègues ont décidé de tenter l'injection directe dans le liquide céphalo-rachidien (LCR), qui entoure la moelle épinière et le cerveau. Ils espéraient permettre ainsi, avec une seule dose, au virus de se disséminer dans de grandes zones du CNS. Il existe de nombreux sérotypes du rAAV, Xu et ses collègues voulaient trouver les plus prometteurs pour travailler sur son utilisation pour des tests humains potentiels à l'avenir. Ils décrivent dans un nouvel article de Human Molecular Genetics leurs tests sur cinq sérotypes chez des souris et la constatation que deux d'entre eux (rAAV9 et rAAVrh10) peuvent infecter des cellules sur toute la longueur de la moelle épinière. Pour mieux savoir si cela fonctionnerait chez les humains, ils ont testé une injection intrathécale unique de rAAVrh10 chez un singe Ouistiti adulte et constaté que, comme observé chez les souris, le virus se propage largement tout au long de la colonne vertébrale.

Il reste à déterminer si cette méthode pourrait avoir des effets bénéfiques contre la SLA. Les chercheurs ont construit un vecteur de rAAVrh10 portant un gène qui pourrait interférer avec l’ARNm du gène mutant codant l’enzyme superoxyde dismutase-1 (SOD1) et empêcher ainsi la synthèse de protéines anormales. Les chercheurs ont testé une injection intrathécale unique de leurs virus à l'aide d'un modèle murin de SLA (avec des souris porteuse d'une mutation SOD1 humaine). Le virus réduit l'expression du SOD1 et ralentis la progression de la maladie.

Xu explique: « il est remarquable que, dès notre premier essai, nous avons trouvé un sérotype qui fonctionnait vraiment. Un jour, l’AAV pourra être utilisé pour traiter la SLA et il n’y aura probablement pas beaucoup d'injections à faire. »

-Carrie Arnold

 

Traduction : Fabien

Source : The Packard Center

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