Un essai européen sur la sclérose latérale amyotrophique donne des résultats positifs de premier ordre

21-12-2022

Une vaste étude à laquelle participent l'UCL et l'UCLH suggère qu'un type d'immunothérapie peut améliorer les taux de survie dans la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Les résultats indiquent que pour les patients présentant une progression moins agressive de la maladie, le risque de décès pourrait être réduit de 40 %.

L'étude MIROCALS (Modifying Immune Response and Outcomes in ALS) porte sur l'utilisation d'une faible dose d'interleukine 2 (id IL2) dans la SLA - une maladie qui attaque les nerfs qui contrôlent les mouvements, de sorte que les muscles ne fonctionnent plus. Elle tue un tiers des personnes atteintes en l'espace d'un an et il n'existe actuellement aucun traitement curatif.

À l'UCL et à l'UCLH, l'étude a été menée au NIHR UCLH Clinical Research Facility (CRF) Leonard Wolfson Experimental Neurology Centre (LWENC), au National Hospital for Neurology and Neurosurgery et à l'UCL Queen Square Institute of Neurology, avec le Dr Nik Sharma comme chercheur principal local.
Les premiers résultats de l'étude ont été présentés aujourd'hui par le Dr Gilbert Bensimon, du Centre Hospitalier Universitaire de Nîmes, lors de la journée d'ouverture du 33ème Symposium International sur la SLA/MND de la Motor Neurone Disease Association. L'essai, auquel participent des groupes de recherche du Royaume-Uni, de France, d'Italie et de Suède, visait à déterminer si de faibles doses d'IL2 pouvaient modifier les aspects du système immunitaire associés à l'inflammation du système nerveux central, qui jouerait un rôle important dans la vitesse de progression de la SLA.

220 personnes atteintes de SLA, recrutées peu après le diagnostic, ont été randomisées en proportion égale pour recevoir de faibles doses d'IL2 ou un placebo pendant 18 mois. La mesure principale était le taux de mortalité. L'étude a montré que le traitement était bien toléré, les effets indésirables enregistrés étant pour la plupart légers ou modérés, et ce, tant dans le groupe du traitement actif que dans celui du placebo. L'étude a confirmé les résultats d'une précédente étude pilote qui a montré que l'IL2 diminue les marqueurs inflammatoires dans le sang.

L'analyse initiale de la survie a montré une faible diminution (19%) mais non statistiquement significative du risque de décès à 21 mois. Cependant, une analyse plus poussée a montré un effet plus important et statistiquement significatif du traitement sur la survie. Cet effet n'était pas présent chez les participants atteints d'une maladie agressive à progression rapide, soit environ 20% des patients. Mais pour environ 80% des participants présentant une progression moins agressive de la maladie, on a observé une diminution significative du risque de décès de plus de 40%.

La gravité de la progression de la maladie était étroitement liée aux niveaux d'une substance présente dans le liquide céphalo-rachidien, appelée chaîne lourde de neurofilament phosphorylé (CSF pNFH) - le principal biomarqueur utilisé dans l'étude.  Les résultats fournissent des preuves encourageantes en faveur d'une modification de la progression de la SLA par le biais d'une modification du système immunitaire et d'approches visant la neuro-inflammation.

Traduction : Gerda Eynatten-Bové 

Source: site web ucl.ac.uk
 

 

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