Une étude révèle le rôle des mutations génétiques dans le développement de la SLA

28-03-2024

Des scientifiques ont pour la première fois démontré qu’une mutation génétique peut être à l’origine de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie neuro-évolutive qui touche les neurones du cerveau et de la moelle épinière. Le lien entre les mutations du gène NEK1 et 2 % de l’ensemble des cas de SLA était déjà identifié comme la cause la plus connue de la maladie, mais la manière dont cette mutation affecte le fonctionnement des motoneurones et entraîne leur dégénérescence puis leur mort était encore inconnue.

L’équipe de la Northwestern University (Illinois, États-Unis) a découvert que la mutation fragilise les structures qui soutiennent les axones des neurones, favorisant leur affaissement. (Les axones, filaments extrêmement fins, transmettent les messages nerveux entre les neurones.)

L’étude indique également que cette mutation perturbe l’import nucléo-cytoplasmique. Il s’agit du processus d’acheminement d’acide ribonucléique (ARN) ou de protéines jusqu’aux noyaux des neurones.

L’ARN transporte les instructions de l’ADN. Si son import ou celui de protéines essentielles est interrompu, les noyaux des neurones deviennent inactifs et ne remplissent plus leur fonction. Ces résultats ont été publiés dans la revue Science Advances.

« En isolant ces deux voies métaboliques, nous présumons qu’elles sont des cibles thérapeutiques importantes pour le développement de la maladie, nous explique Evangelos Kiskinis, professeur adjoint en neurologie et neurosciences à l’école de médecine de la Northwestern University et premier auteur de l’article.

C’est une découverte d’autant plus significative que les études de ces dernières années ont révélé que l’import nucléo-cytoplasmique est également perturbé dans d’autres formes de SLA génétiques, poursuit-il.

Nous établissons un lien entre cette nouvelle cause de SLA et d’autres causes génétiques connues impliquant la perturbation du même processus. »

La SLA est une maladie neuro-évolutive dévastatrice qui entraîne le dysfonctionnement et la mort des motoneurones supérieurs et inférieurs du cerveau et de la moelle épinière. Cette dégénérescence provoque une perte de la motricité volontaire, conduisant à une paralysie chez le patient, puis à son décès.

Les composants structurels des axones d’un nerf sont appelés microtubules. Ce sont elles qui sont affectées par la SLA. Certains médicaments anticancéreux qui ciblent et inhibent la division des cellules cancéreuses, tels que le paclitaxel, sont reconnus pour leur capacité à stabiliser ces microtubules.

L’équipe a donc mené des essais en administrant ces médicaments à des modèles de neurones humains créés à l’aide de cellules souches de patients atteints de la maladie. In vitro, le traitement a stabilisé les microtubules et a restauré la fonctionnalité des neurones affectés par la SLA.

Mais selon Evangelos Kiskinis, l’administration de médicaments généralement utilisés contre le cancer serait extrêmement délicate, car ces derniers pourraient avoir de graves des effets secondaires et nécessitent un dosage très précis. Une stabilisation excessive des microtubules serait toxique pour les neurones. Les résultats de l’étude peuvent toutefois servir de validation de principe.

Evangelos Kiskinis conclut : « Cela suggère qu’on peut raisonnablement envisager une approche visant à stabiliser les microtubules dans le traitement de la SLA. »

Traduction: UBO Virtual Translation Bureau – Adèle Gigon
Source: IANS General News
 

 

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