Une nouvelle Variante Génétique associée au risque et à l’initiation de la maladie SLA

29-01-2010

La Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) est une affection neurologique rare et mortelle qui influence de façon aléatoire le mouvement des muscles. Elle est généralement fatale trois ans après l’apparition des premiers symptômes. Quelque 20.000 personnes sont affectées de cette maladie et une personne pour 100.000 en est atteinte chaque année.

Malgré des années de recherches les connaissances sur les causes et les facteurs de risques de la SLA sont limitées. Cette semaine une nouvelle étude, publiée dans le PNAS, a permis d’accroître nos connaissances de la maladie. Cette étude a identifié différentes nouvelles variantes génétiques liées au risque SLA.

Une équipe de chercheurs, dirigée par François Gros-Louis et Jean-Pierre Julien de l’université Laval au Canada a analysé des variantes génétiques dans le gêne CHGB chez plus de 700 Français et Suédois ayant le SLA et chez 750 personnes sans la maladie. Bien que la plupart des variantes trouvées dans le gêne CHGB étaient rares, une des variantes était largement plus présente chez les patients atteints de la SLA que chez les autres. La version T, plus rare, de ce SNP, la rs742710, fut associée avec un risque de SLA de facteur 2,4 plus élevé , comparé à la version C davantage présente. SNP semblait également influencer la phase initiale : les sujets ayant la version T de rs742710 avaient tendance à développer la SLA environ 10 ans plus tôt que les sujets présentant deux copies de la version C.

Un des signes de la SLA et de certaines autres maladies neuro-dégénérescentes est l’accumulation anormale de protéines dans les cellules. Un nombre élevé de ces accumulations apparaissent dans les organelles, connues comme le reticulum endoplasmique (RE) et le réseau Golgi qui ont pour fonction de mener les protéines à leurs formes plus évoluées et de préparer certaines protéines à leur évacuation ou leur libération vers l’extérieur de la cellule.

Gros-Louis et son équipe se sont focalisés sur la CHGB en raison du rapport « faute par unification » avec SOD1, un des rares facteurs génétiques acceptés comme liés à la SLA.

Les protéines SOD1 anormales ont tendance à se concentrer dans des neurones moteurs de personnes atteintes de la SLA. Des rapports récents ont révélé la présence de la chromogranin B, la protéine encodée CHGB proche de ces composants.

La chromogranin B est éliminée de façon typique des cellules comme une hormone. Les chercheurs en ont supposé que les variantes génétiques dans le CHGB liées au risque plus élevé de la SLA, pourraient inhiber l’élimination de la chromogranin B.

En tous cas la plus grande partie des protéines restait confinée dans le réseau RE/Golgi dans des cellules contenant de la CHGB qui avaient la version T de la rs742710. Dans les cellules contenant la CHGB normale, on releva seulement 40% de la protéine chromogranin B.

Les recherches antérieures dans ce domaine ont revélé que les tensions et les dégâts à la RE et le Golgi sont un indice déterminant de neurones moteurs atteints de la SLA. Gros-Louis et ses collaborateurs ont proposé de continuer les recherches en vue d’étudier si les variantes de la CHGB comme la rs742710 accentuent le système RE-Golgi et accélèrent la dégradation des neurones moteurs.

Traduction: Luc Michiels

Source: ALS Independence 

Share