Neuro Collaborative: un moteur pour la thérapie SLA

14-04-2016

Neuro Collaborative est un partenariat entre trois grands laboratoires de Californie – y compris le Prof. Clive Svendsen du Cedars Sinai à Los Angeles, le Prof. Dr. Steven Finkbeiner des instituts Gladstone affiliés à l’Université de Californie à San Francisco et le Prof. Don Cleveland, de l’Université de Californie à San Diego.

L’objectif de Neuro Collaborative est d’établir et d’investir dans une équipe majeure d’experts pour promouvoir efficacement, en partenariat avec l’industrie, le développement de médicaments SLA. Ceci en complément avec d’autres programmes tels que le programme de contrats de développement de médicaments TREAT™ ALS portfolio d’investissements de partenariats entre universitaires et industriels. Ce modèle de synergie s’appuie sur un dialogue ouvert et l’expertise scientifique d’éminents chercheurs pour atteindre les étapes thérapeutiques aussi rapidement que possible. Cette collaboration est conçue pour réduire les risques dans le processus de découverte de médicaments et pour convaincre les compagnies pharmaceutiques d’investir dans le développement de médicaments et d’essais cliniques pour la SLA. En cas de succès, les thérapies potentielles SLA sauront obtenir plus rapidement l’approbation de la FDA (US Food and Drug Administration) pour leur mise en vente sur le marché libre.

Comment Neuro Collaborative fait progresser la recherche d’un traitement pour la SLA : 

● identifier de petites molécules destinées à éliminer SOD1 et C9orf72 – les deux causes génétiques les plus courantes de la SLA (c.-à-d. thérapie antisense,
● découvrir de nouveaux médicaments potentiels pour la SLA,
● tester ces nouveaux médicaments par des essais cliniques en partenariat avec des sociétés pharmaceutiques afin de tirer parti de certaines de leurs compétences dans le domaine du développement de médicaments (chimie, toxicologie, réglementation), qui font défaut dans le milieu universitaire,
● renforcer le processus d’essai clinique avec des partenariats pharmaceutiques pour présenter les médicaments à l’approbation de la FDA,
● fournir des outils pour les partenaires communautaires et l’industrie tels que des lignées disponibles de cellules souches (iPSC) pluripotentes induites et le dépistage des capacités via le procédé Brain Bot. 

Chaque laboratoire de Neuro Collaborative met l’accent sur des domaines différents de la recherche SLA pour maximiser le partage de connaissance et la compréhension de la complexité de cette maladie tout en augmentant l’intérêt de l’industrie pour l’investissement dans le développement de médicaments SLA. Neuro Collaborative coopère avec de prestigieux conseillers scientifiques tels que : le Dr. John Dunlop, vice-président de Neuroscience Innovative Medicines à AstraZeneca, Fred Gage, professeur au laboratoire de génétique au Salk Institute et Harry Orr, professeur de médecine de laboratoire et de pathologie à l’Université du Minnesota. 

Le laboratoire du Dr. Cleveland à l’Université de Californie à San Diego 

● Focus: développement de thérapies génétique et antisens
● Détails: développement de la thérapie antisens contre le gène C9orf72. Le laboratoire du Dr. Cleveland met au point des approches de thérapies génétiques contre le SOD1 et d’autres cibles comme elles se présentent. Son laboratoire travaille en collaboration avec le Prof. Martin Marsala de l’Université de Californie à San Diego et Dr. Brian Kaspar de l’Institut de recherche à l’hôpital national de l’enfant de l’Ohio pour développer des nouvelles thérapies géniques pour la SLA.
● Impact: la technologie antisens a un fort potentiel pour devenir un traitement thérapeutique pour la SLA en ciblant SOD1 et C9orf72, les deux principaux gènes provoquant la SLA familiale, ralentissant ou même stoppant la progression de la SLA. Une percée majeure pour la SLA est que la technologie antisens réduit la production de protéines SOD1 et C9orf72 dans le corps.
● Progrès: le Dr. Cleveland et Ionis Pharmaceuticals ont mis au point le premier médicament antisens pour traiter un trouble neurologique, la SLA. L’ALS Association a lancé un fonds pour le développement de cette technologie révolutionnaire et a soutenu son développement par des financements au cours de plus d’une décennie. Une deuxième étude en Phase I du médicament antisens SOD1 est en cours depuis janvier 2016, avec une sécurité accrue et un design chimique qui testera la sécurité chez les pALS. Un essai similaire axé sur la technologie antisens ciblant le C9orf72 est prévu pour le début 2017 grâce à des partenariats avec Ionis Pharmaceuticals et Biogen. L’équipe du Dr. Cleveland a également développé un modèle de souris C9orf72 qui reflète certaines caractéristiques des personnes présentant la mutation C9orf72 et qui sera utilisé pour le développement futur de médicaments antisens.

Le laboratoire du Dr. Svendsen au Cedars-Sinai à Los Angeles 

● Focus: modèles d’iPSC (cellules souches pluripotentes induites) à partager mondialement.
● Détails: création de lignes iPSC cliniques de pALS à l’aide d’une méthode normalisée, rapide et efficace via le Cedars-Sinai Stem Cell and Motor Neuron Core Facility dirigé par le Prof. Dhruv Sareen. Ces iPSC sont ensuite converties en motoneurones, un type de cellule qui meurt en cas de SLA. Les iPSC sont comme l’avatar d’une personne dans une éprouvette, avec exactement la même information génétique.
● Impact: Les iPSC sont jumelées avec les données cliniques d’une personne vivante avec la SLA et utilisées pour tester l’efficacité d’un médicament. Elles aident les scientifiques à mieux comprendre le lien entre les symptômes de la SLA et la pathologie cellulaire. Le progrès dans le développement et la technologie d’iPSC sont partagés au niveau mondial et peuvent aussi aider à mieux comprendre d’autres maladies neurodégénératives.
● Progrès: Ce laboratoire a réussi à développer 24 lignes d’iPSC, disponibles pour les chercheurs du monde entier et provenant de 11 témoins sains, de 4 porteurs de mutation C9orf72, de 6 porteurs de mutation SOD1 et 3 cas de SLA sporadiques. Une étude récente du laboratoire du Dr. Svendsen souligne l’importance des iPSC comme outil de recherche SLA ayant le potentiel d’identifier de nouveaux mécanismes de la maladie et des spécificités individuelles qui ne peuvent pas être révélées par d’autres modèles. 

 « Le financement par l’ALS Association nous a permis de générer un ensemble précieux de lignées de cellules souches SLA et d’élaborer des protocoles fiables pour les transformer en motoneurones. Comme ce sont ces cellules qui meurent en cas de SLA, elles devraient nous aider à mieux comprendre les mécanismes sous-jacents de cette maladie » - Dr. Svendsen

Le laboratoire du Dr. Finkbeiner de Gladstone Institutes, affilié à l’UCSF (Université de Californie, San Francisco)

● Focus: screening pointu de médicaments et validation de médicaments ciblés.
 Détails: utilise la technologie robotisée de microscope ‘Brain Bot’, qui suit l’état de santé des cellules (comme les motoneurones ou les cellules gliales) pendant de nombreux mois de situation saine à morbide. Il mesure des millions de cellules individuelles, chacune marquée de leur propre signature, provenant de pALS et les compare aux cellules de personnes en bonne santé.
 Impact: Brain Bot permet le screening rapide de médicaments et la validation de médicaments SLA potentiels en mesurant s’ils améliorent ou détériorent la santé des cellules.
● Progrès: l’utilisation de Brain Bot par le Dr. Finkbeiner comme système de screening attire de nombreux partenariats industriels. En utilisant Brain Bot, son équipe a identifié des composés SLA ciblant potentiellement l’autophagie, un mécanisme que la cellule utilise pour se débarrasser d’indésirables par processus chimiques. Son équipe a découvert le rôle protecteur d’ajouts de ces composés potentiels d’autophagie aux motoneurones de pALS. Des partenariats sont en négociations avec plusieurs sociétés pour optimiser ces composés en vue d’un essai clinique. En outre, en janvier 2016, Gladstone Institutes, sous la direction du Dr. Finkbeiner, a établi un partenariat avec Biogento et a découvert des nouvelles cibles médicamenteuses pour le traitement de la SLA. 

« Le support de l’ALS Association pour Neuro Collaborative nous a permis de développer des produits thérapeutiques pour la SLA avec une rapidité et à une échelle que nous n’avions jamais pu atteindre avant. Cela nous a permis d’accélérer considérablement le travail, de faire des découvertes inattendues et prometteuses. En moins d’un an, nous avons déjà formé notre premier partenariat avec une société de produits entièrement dédiée à la SLA. » - Dr. Finkbeiner

Le chapitre Golden West de l’ALS Association et l’avocat pALS Jim Barber se sont associés pour créer le concept Neuro Collaborative en 2014. Avec des fonds provenant de donateurs du ALS Ice Bucket Challenge, l’ALS Association a engagé 5 millions de dollars dans Neuro Collaborative en 2014. L’ALS Association Orange County et les chapitres du Wisconsin ont également contribué à cette importante initiative. 

 

Traduction : Fabien

Source : The ALS Association

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