Des études importantes sur les facteurs de risque en rapport avec le développement de la SLA

16-08-2012

La Sclérose latérale amyotrophique (SLA) est présente parmi toutes les ethnies et toutes les groupes socio-économiques du monde. Malgré les recherches scientifiques détaillées des deux dernières décennies, l’origine définitive de la pathologie n’a pas pu être décelée.

En Inde Orientale, de janvier 2008 jusqu’à janvier 2011, une étude « cas-témoins » a été faite à l’hôpital et au Collège Médicale de Burdwan. L’institution est le seul centre neurologique dans le paysage rural de Burdwan, au Bengale Occidental en Inde. La commission éthique ayant approuvé l’étude, prenait en compte 110 cas atteints de SLA (dont 95 hommes et 15 femmes), et un groupe de 240 personnes de contrôle correspondant, basé sur l’âge et le sexe (masculin: 199 ; féminin: 41). L’étude essayait d’établir le rôle que jouent les facteurs familiaux, environnementaux, et professionnels dans l'apparition de la SLA.

Les études s’étendait sur plusieurs éléments: les antécédents familiaux, la vie professionnelle, le lieu d’habitation, la qualité d’eau potable, l’exposition aux toxines industrielles, chimiques, agricoles et aux métaux lourds, le fait d’avoir subi des chocs électriques, des blessures et d’avoir vécu sous un champ électrique pendant plus de 10 ans.

Chez les patients déclarés de la SLA et chez le groupe de contrôle, l’exposition à ces facteurs de risque a été examinée pour une période de plus de 10 ans avant l'apparition de la pathologie. On rassemblait des informations démographiques élémentaires sur l’enseignement, le sexe, les lieux d’habitation des 10 années précédentes, la profession, le statut économique, et le temps écoulé depuis la déclaration de la pathologie. Pour les toxines, on considérait toute exposition de plus de 3 heures par jour pendant une durée de 3 mois par an et ceci pour les 10 dernières années. Afin de dépister des cas de SLA liés à la famille, le contrôle prenait en compte le premier et le second degré de parenté, en se basant sur des rapports médicaux établis par un neurologue ou un médecin. Parmi les patients atteints et les personnes du groupe de contrôle, aucun cas de SLA lié à la famille n’a pu être décelé suite aux antécédents familiaux. Pour les patients qui fumaient annuellement au moins 5 cigarettes par jour pendant les 10 dernières années, le tabagisme était identifié comme ayant un impact reconnu. Pour les deux groupes, la qualité de l’eau potable était examinée pour une période de plus de 10 ans avant la déclaration de la maladie. En ce qui concerne les chocs électriques, les blessures, le traitement et la durée de l’hospitalisation, l’étude tenait compte des données, figurant dans les rapports médicaux des médecins et des chirurgiens. Aucune personne n’avait un passé d’activité sous un champ électromagnétique.

Parmi le groupe des 110 patients SLA, se trouvèrent 15 (13,6%) femmes et 95 (86,4%) hommes. Le groupe de contrôle se composait de 41 (17,1) femmes et 199 (82,9%) hommes. Une analyse différenciée pour hommes et femmes était faite. On constatait que le taux le plus haut de SLA se manifestait dans la tranche d’âge de 51 à 60 ans. Cependant, un nombre important de cas se situaient dans des tranches d’âge plus jeunes. La plupart des patients SLA et des personnes du groupe de contrôle vivaient dans un environnement rural (98 pour les cas déclarés, soit 89,1%, et 193 pour le groupe de contrôle, soit 80,4%). L’occupation d’une demeure rurale a été découverte comme facteur associé au développement de la SLA (P=0,037, OR =1,98, 95% C11.01-3,88).

L’exposition aux insecticides et pesticides, valable dans 56 (50,9%) des cas déclarés et dans 108 (45%) des cas du groupe de contrôle, est considérée comme un facteur associé au développement de la SLA (P = 0,03, OR = 1,61, 95% BI van 1,27- 1,99). Quant à l’exposition à d’autres toxines, comme celle aux métaux lourds, aucune relation significative avec le développement de la pathologie de SLA, n’a pu être établie.

Le tabagisme semble être un facteur important associé au développement de la SLA (P = 0,009, OR = 1,88, 95% CI 1.19-2.96). Un nombre de 63 (57,3%) cas déclarés et 100 (41,7) personnes du groupe de contrôle, étaient des fumeurs.

Le fait d’avoir subi un choc électrique ou une blessure était présent dans 8 (7,3%) des cas déclarés et dans 3 (1,3%) cas du groupe de contrôle. Ici, un lien fort a été détecté avec le développement de la SLA (P= 0,003, OR = 6,20, 95% CI = 1,75 à 21.98).

Aucune personne, objet de l’examen, n’avait eu un passé d’activité professionnelle sous un champ électromagnétique et d’exposition professionnelle aux solvants et aux produits chimiques. Ainsi, ces facteurs n’ont pu être analysés.

Dans les pays occidentaux, la fréquence la plus importante de SLA se situe dans la tranche d’âge de 65 à 74 ans. Cependant, dans l’étude présente, le taux important de SLA a été constaté dans la tranche d’âge de 51 à 60 ans. Elle a aussi démontré que la SLA pouvait se manifester dans les groupes plus jeunes.

Une partie importante de patients atteints par la SLA, habitait à la campagne. L’occupation d’une habitation rurale a été décelée comme facteur de risque, étant donné que les habitants dans des zones agricoles sont exposés aux différents éléments chimiques, aux engrais, aux insecticides et aux pesticides. Même si cette étude découvrait une relation significative, le rôle des insecticides et des pesticides dans le développement de la SLA n’est pas encore suffisamment étudié à l’échelle mondiale. Une étude de Weiskof et al. ne trouvait aucun lien entre l’exposition aux pesticides et le développement de la SLA. Cependant, un examen « cas-témoins » australien établissait clairement que l’exposition aux insecticides et aux pesticides était un facteur de risque.

Auparavant, le travail en zone agricole était reconnu comme facteur associé au développement de la SLA. Cependant, l’étude présente n’a pas découvert de lien significatif. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que les ouvriers agricoles ne sont pas directement exposés aux pesticides et insecticides. Jusqu’à nouvel ordre, le lien entre le travail agricole et la SLA reste une question controversée. Une étude faite en Bretagne démontrait une forte relation entre les activités agricoles et la SLA, tandis qu’ une étude simultanée, faite au nord de l’Italie, n’a pas pu établir de lien significatif.

Dans le passé, plusieurs études ont évalué le rôle de chocs électriques et des séquelles. Il existe un nombre de rapports établissant un lien avec le développement de la SLA et le fait d’avoir subi des chocs électriques et des blessures. Cependant, une analyse détaillée et systématique de la littérature sur la SLA ne soutient pas la thèse d’une relation entre la SLA avec des chocs électriques.

Concernant le tabagisme et le développement de la SLA, une grande controverse subsiste. Certaines études ne découvrirent aucune relation. L’examen a constaté que le tabagisme constitue un facteur explicite associé au développement de la pathologie. Provoquant un stress oxydatif, iIl est probable qu’un nombre important de matières toxiques contenues dans le tabac, joue un rôle dans le déclanchement de la SLA.

L’examen n’a décelé aucun lien significatif entre le développement de la pathologie de la SLA et la provenance de l‘eau destinée à la consommation.

Un autre examen « cas-témoins » fait par l’Université de Boston a démontré que des risques de SLA semblaient être beaucoup moins important parmi les personnes consommant de l’alcool.

Etant donnée que cette étude concernait 500 patients SLA, des analystes trouvent que ces résultats sont importants. Ils étaient frappés par l’ampleur de la différence en risques encourus par les consommateurs d’alcool et les abstinents. Pour les consommateurs d’alcool, le taux de risques était une demi fois moins important. Un analyste notait: «Les résultats de cette étude sont étonnants. L’alcool, étant une substance toxique, on penserait, qu’il favoriserait plutôt le développement de SLA au lieu de le prévenir. Cependant, il est remarquable de constater que le risque est moindre pour les buveurs d’alcool, que pour les abstinents».

Les analystes mettent en garde de ne pas employer ces résultats pour inciter les gens à consommer plus d’alcool afin d’éviter une affection de la SLA. Le but du document est de mettre à la disposition des scientifiques, des certaines données afin de mieux comprendre l’étiologie de la SLA.

Des études, faites au nord de l’Australie, suggèrent l’existence d’un lien entre la SLA et la saison dans laquelle une personne est née. Dans la partie sud de l’Australie, des examens similaires ont été conduits mettant l’accent sur les changements saisonniers et certaines phénomènes météorologiques. Dans le cadre d’un examen « cas-témoins », les données de naissances d’un nombre d’habitants australiens ont été utilisées pour y trouver un lien avec la SLA. Ces résultats ont été comparés avec des études antérieures menées au Japon, en Suède et en Suisse. 491 patients SLA australiens et 629 personnes de contrôle (des partenaires, des amis et des volontaires communautaires) remplissaient tous un questionnaire identique, en mentionnant leur date de naissance. On observait qu’il y avait un nombre accru de patients SLA australiens nés entre la fin de l’été et le début de l’hiver, et un nombre moins important parmi ceux, nés entre le milieu de l’hiver et le début de l’été. Des modèles similaires ont été observés au Japon et en Suède. Dans ces deux derniers pays, plus l’ Australie, l’humidité mensuelle moyenne était considérée comme cause du développement de la pathologie de la SLA chez quelques patients. En synthèse, dans les études les différences saisonnières sont comparables. Certains éléments liés aux conditions de vie et aux circonstances météorologiques, comme un taux d’humidité élevée menant à plus d’allergies et plus de maladies contagieuses et chroniques, nécessitent des examens plus profonds.

Il faut se rendre compte que beaucoup d’éléments de facteurs de risques de la SLA restent inconnus. D’innombrables moyens de recherches sur ces facteurs seront nécessaires, avant de trouver une remède efficace pouvant combattre la Sclérose latérale amyotrophique.

Traduction : Ligue SLA

Sources : North American Journal of Medical Sciences
Boston University Medical Center
National Center for Biotechnology, US National Library of Medicine, USA

 

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